• Varennes-sous-Montsoreau, avril 1792....

                         

     

    Le 15 avril 1792, des troubles éclatent 

    à Varennes-sous-Montsoreau, le 11ème de cavalerie intervient...

     

     

                                     

    Varennes-sous-Montsoreau, avril 1792....Les autorités républicaines du département de Maine-et-Loire ont-elles dissimulé la réalité des faits au Ministre de l'Intérieur ?

     

    Le 15 avril 1792, une partie de la population d'une petite commune de l'Est du Maine-et-Loire, Varennes-sous-Montsoreau, s'insurgent au sujet de l'enlèvement des bancs de l'église.... Des troubles assez graves pour motiver l'intervention du 11ème régiment de cavalerie, du Commissaire du District de Saumur, des gendarmes et de la garde nationale.

    En effet, le maire échappe de peu au lynchage, ''ayant décidé l'enlèvement des bancs de l'église, un cri général s'éleva et les bancs furent brisés en un instant.'' ''La municipalité prend peur des suites dangereuses d'une pareille insurrection.''

    Cet événement préfigurant l'insurrection de 1793 a donné lieu à un échange de courriers entre les autorités républicaines du département et le Ministre de l'Intérieur. Y aurait-il eu un mort au 11ème de cavalerie au cours de cette intervention ?

     

    Varennes-sous-Montsoreau, avril 1792....

    Varennes-sous-Montsoreau, avril 1792....

     

    Voici les faits vus à travers les différents courriers échangés et la découverte d'un acte de décès daté du 16 avril 1792 à Varennes-sous-Montsoreau...

     

    « Département de Maine et Loire – 20 pièces – Correspondance et pièces relatives aux émeutes, violence et excès commis dans divers lieux du Département courant 1792 – Archives de la République. »

     

    Angers, 19 avril 1792 – l'an 4 de la Liberté

    Monsieur,

     

    Un Commissaire du District de Saumur fut envoyé le 15 du courant à Varennes sous Monsoreau, à l'effet d'entendre les réclamations de la municipalité et de plusieurs habitants sur le projet de destruction des bancs de l'église, l'insurrection qui y eut lieu à cette occasion nécessita le Commissaire de requérir la force armée qui s'y transporta sur le champ.

    Le Directoire prévenue de cet événement par un extraordinaire vient de prendre un arrêté portant qu'un détachement de quinze maîtres du 11ème régiment de cavalerie y séjournera jusqu'à ce que la paix et la tranquilité y soient parfaitement rétablies. Je m'empresse de vous en faire passer expédition en vous observant que le commissaire, la municipalité et les administrateurs du District ont su par leur conduite et leur fermeté, mériter la reconnaissance de tous les bons citoyens.

    Le Procureur Général syndic du département de Mayenne et Loire. 

    signé Bousset  

     

    Mr Roland Ministre de l'Intérieur. »

     

     « Du Registre des arrêtés du Directoire du Département de Mayenne et Loire a été extrait ce qui suit : Séance du 19 avril 1792,l'an 4 de la Liberté.

                                     __________________

     

    « Vu la délibération du Conseil Général de la Commune de Varennes sous Monsoreau, en datte du cinq de ce mois, relative à l'enlèvement projetté des bancs placés dans l'église paroisialle du même lieu :

    L'arrêté du sept du dit mois pris par l'administration du département, portant renvoi au District de Saumur à l'effet par lui de nommer un de ses membres en qualité de commissaire pour se transporter à Varennes, et y dresser procès verbal des dires respectifs, tant de la municipalité, des officiers de Fabrique que des concessionnaires des bancs dont ils s'agit pour icelui rapporté être ensuite statué ce qu'il appartiendrait.

    L'arrêté pris par le Directoire du District de Saumur le onze suivant, portant nomination de la personne de M Raymond pour Commissaire.

    Le procès-verbal par lui rédigé en présence de la municipalité en datte du quinze, du quel il résulte qu'étant dans l'église de Varennes pour remplir l'objet de sa commission, il s'éleva un cri général pour l'enlèvement des dits bancs, qui furent brisés dans un seul instant.

    Que le maire ayant été menacé de perdre la vie, le Commissaire voyant que ses exhortations et celles de la municipalité étaient absolument impuissantes pour ramener le calme et la tranquilité publique et craignant en même temps qu'il résulta des suittes dangereuses d'une pareille insurrection, prit le parti d'en instruire les Administrateurs du District. 

    L'arrêté pris le même jour par l'administration du District portant qu'il serait de suite envoyé à Varennes une force armée suffisante pour en imposer aux insurgents et y rétablir l'ordre et la tranquilité, en exécution du quel un détachement de cent hommes de la Garde Nationale de Saumur, de quinze maîtres du 11e régiment de cavalerie et trois gendarmes nationaux, ont été requis de partir sur le champ pour se rendre à Varennes, ce qu'ils ont fait.

    Vu les procès-verbaux rédigés par la municipalité et par le juge de paix, des quels il résulte, que des mandats d'arrêts ont été donnés contre les auteurs des troubles, que plusieurs ont été arrêtés, que le détachement du 11e régiment est resté à Varennes sur la réquisition du Commissaire, qui a jugé que son séjour devenait indispensable pour y protéger les personnes et les propriétés des membres de la municipalité contre les entreprises que menaçaient faire les principaux auteurs et instigateurs de l'insurrection qui ont échappés aux poursuites et vigilence de la force armée.

    Tout considéré et mûrement examiné, oui sur ce le procureur général syndic, le Directoire du département en approuvant la conduite ferme et courageuse qu'ont tenu le Commissaire et la municipalité de Varennes, ainsi que les mesures sages prises par le District pour faire respecter la loi et les autorités constituées.

    Arrête que le détachement du 11e régiment cavalerie restera à Varennes jusqu'à ce que l'ordre et la tranquilité y soeint entièrement rétablis, s'en rapportant à la prudence des administrateurs du district pour déterminer l'époque a laquelle ils jugeront qu'ils soit nécessaire de faire rentrer dans son quartier  ; qu'il lui sera fourni par la municipalité les étapes et rations d'usage dont le payement ainsi que les frais des gardes et gendarmes nationaux seront et demeureront à la charge des habitants de la commune, sauf par eux, à les faire supporter aux auteurs et instigateurs de l'insurrection dont il s'agit.

    Arrête en outre que deux expéditions des présents seront adressés, l'une au Ministre de la Guerre et l'autre au Ministre de l'Intérieur.

    Fait en Directoire à Angers le dit jour dix neuf avril mil sept cent quatre vingt douze. »

    signé : Les membres du Directoire.

     

     

     Et Paris répond  :

     

    « Paris, le 27 avril 1792, Mrs du Directoire du département de Mayenne et Loire – à Angers.

     

    J'ai rendu compte au roi, Messieurs, de l'arrêté que vous avez pris le 19 de ce mois, pour ordonner que le détachement du 11e régiment de cavalerie resteroit à Varennes sous Montsoreau jusqu'à ce que le calme y fut parfaittement rétabli : S. Mté a approuvé la sagesse des mesures que vous avez prises et a vu avec plaisir le témoignage que vous – illisible - de la conduite et de la fermeté des administrateurs du District de Saumur, de la municipalité de cette ville et du Commissaire que le District y avoit envoyé ; elle espère que vous ne tarderez pas à l'instruire du retour durable de la paix et de la tranquilitté dans la ville de Varennes sous Montsoreau. »

     

    signé L.M.D.L

     

    Et puis... le 16 avril 1792, le lendemain de l'insurrection, le décès de Pierre Mala, cavalier au 11e régiment de cavalerie... mort des suites des émeutes ou simple coïncidence ?

     

    « Le seize avril mil sept cent quatre vingt douze a été enterré dans le cimetière de ce lieu par nous curé soussigné, le corps de Pierre Mala, Brigadier dans le onzième régiment de cavalerie, décédé d'hier ; la sépulture faite en présence des sieurs Nicolas ''Hofferronner'' dit Rilaheim maréchal des logis du dit régiment de Mr le juge de paix de – illisible - de la municipalité de cette paroisse – des notables d'un détachement du susdit régiment joint au détachement de la garde nationale de Saumur et de la Gendarmerie aussi Nationale de Saumur et de plusieurs autres lesquels ont tous déclaré ne scavoir signer de ce enquis fors les soussignés. »

     

    Signé : Rilaheim Commandant et autres.

     

    Pour conclure : nous nous sommes transporté à Varennes-sur-Loire afin de constater la présence des bancs dans l'église, comme vous le verrez sur les clichés, ceux-ci ont été remplacés depuis...

     

     

    Sources: 

    - Archives Départementales de la Vendée, tous droits réservés.  ANF7-3682/1-7 sous série F – Police générale. - vues n°2,3,4,5/5. 

    - Archives Départementales du Maine-et-Loire, tous droits réservés- registre des décès de 1792 Varennes-sur-Loire.(vue n°334/357- décès Varennes sur Loire) 

    - Photos: De l'auteur. 

                                             

         

     

    Xavier Paquereau pour Chemins Secrets 

     

    Varennes-sous-Montsoreau, avril 1792....

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