• Un républicain s'exprime....

    Etat de la Vendée à la veille du passage de la Loire, par un républicain…

     

    Nous avons retrouvé aux AD85, cet extrait des « Mémoires sur la guerre civile de la Vendée, par Pierre Durand, Paris, Baudoin frères, 1823 (in collection des mémoires relatifs à la Révolution française), 4 num, 280/8. P.97 & 98. Ce texte est également cité par Crétineau-Joly, tome 1er, p. 296 & 297. C’est un ancien administrateur des armées républicaines qui décrit la Vendée, non pas après le passage des colonnes infernales mais au lendemain de la déroute vendéenne de Cholet.

    Nous laissons le lecteur juge…

    RL

    Mars 2013

    « Qu’il me soit permis de peindre ici l’horreur qui régnait dans ces contrées, que j’ai parcourues immédiatement après le passage des soldats. Je ne vis pas un seul homme à Saint-Hermand (paroisse aujourd’hui absorbée par Sainte-Hermine, NDLR), à Chantonnay, aux Herbiers : quelques femmes avaient échappé au fer. Tout ce que je pus voir de maisons de campagne et de chaumières, sur la route et dans les bois riverains, était la proie des flammes. Le ciel était obscurci de fumée. Quantité de cadavres répandus ça et là commençaient à infecter l’air. Les troupeaux n’osaient approcher de leurs étables incendiées ; les bœufs, les génisses, les taureaux égarés faisaient retentir l’air de leurs mugissements prolongés. J’étais surpris par la nuit ; mais loin que ses sombres voiles vinssent me dérober les ravages de la guerre, le reflet des incendies qui éclairaient ma marche incertaine me les reproduisait avec plus d’horreur. Au bêlement des troupeaux, au beuglement des taureaux, se joignaient le croassement des corbeaux et les hurlements des animaux carnassiers, qui du sein de leurs retraites obscures, venaient dévorer les victimes éparses des combats. Enfin, j’aperçus dans le lointain, et dans la direction de la route que je tenais, une colonne de feu qui grossissait à mesure que j’avançais. C’était Mortagne qui brûlait. Qu’on se fasse une idée, si l’on peut du désastre de cette ville, où je ne trouvai que quelques femmes éplorées et occupées à retirer leurs effets du milieu des flammes. »

    Illustration: "La Déroute de Cholet", 1883, par Jules Girardet, Musée d'art et d'histoire de Cholet.

     

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