• Meutres et viol en Touraine en 1794....

                                    

                              ''Deux poids, deux mesures''.

     

       

        Meutre et viol en Touraine en 1794....Ah la belle EGALITE républicaine ! : belle hypocrisie !

        En 1794, que vous soyez Tourangeau ou Vendéen, les jugements de la République vous rendront blanc ou noir ; le début de la justice à deux vitesses...

      Un soldat républicain en a fait les frais en cette année 1794.

       En effet, il a tout simplement cru que le viol et l'assassinat ayant cours en Vendée et restant impunis, il pouvait se permettre la même chose en Touraine. Erreur fatale pour lui, il sera condamné à mort.

      Il a tout simplement voulu reproduire à Parçay-Meslay ce que pratiquait journellement  la troupe républicaine sur le territoire de la Vendée Militaire depuis 1793, à savoir : le meurtre des femmes, des enfants, des vieillards et le viol des femmes et des filles. Ces crimes entrant dans la ''normalité'' en Vendée, deviennent horribles pour les juges en Touraine...

       Peut-être que ce militaire n'a pu se défaire de mauvaises habitudes contractées dans les Colonnes Infernales et  particulièrement depuis le 21  janvier 1794 ?

      Malheureusement pour ce jeune Volontaire de la première réquisition, incorporé dans le huitième bataillon de la Sarthe, la loi ne s'appliquait pas de la même manière à Tours qu'à Nantes ou à Angers; et les dispositifs de soutien psychologique adapté n’existaient pas encore...

        Nous sommes donc à Parçay-Meslay, district de Vouvray, (Indre et Loire) le premier jour de Floréal de l'an 2, 20 avril 1794. C'est un drôle de spectacle que va découvrir le citoyen Michel Duchamp, Officier Public de cette commune en ce début d'après midi vers treize heures... Il s'agit de l'assassinat de trois femmes et le viol de l'une d'entre elles.

      En effet, Marguerite Champion veuve de Pierre Richer, âgée de 55 ans, est découverte égorgée dans sa maison à la ''Biardière'' commune de Parçay-Meslay ainsi que l'une de ses filles Marie-Anne Richer, âgée de 20 ans qui a été violée puis égorgée. Elisabeth, Marguerite Richer, âgée de 22 ans, sa deuxième fille, est découverte également égorgée dans la grange.

      Voici l'acte de décès de Marguerite Champion portant la mention ''Massacre''.

      « Aujourd'hui premier jour de floréal l'an deuxième de la République Françoise une et indivisible ; à une heure après-midy, par devant moy Michel Duchamp Officier public de la commune de Parçay élu par le Conseil Général de la ditte commune de Parçay département d'Indre et Loire pour recevoir les actes destinés à la constatation des naissances des mariages et décès des Citoyens, sont comparus dans la maison commune Claude Bruère, vigneron, âgé de trente ans et François Fournier, fagottier, âgé de quarante deux ans tous les deux domiciliés dans cette ditte commune et même département, tous les deux voisin de Marguerite Champion veuve de défunt Pierre Richer. Lequel mont déclarer que la ditte Marguerite Champion était égorgée chez elle et ses deux filles. Moy Michel Duchamp Officier Public me suis sur le champ transporté à la ''Biardière'' au domicile de la ditte Marguerite Champion veuve dudit Richer où j'ai trouvé la ditte Marguerite Champion qui était âgée de cinquante cinq ans égorgée ; Marie, Anne Richer, sa fille aussi égorgée, Elizabeth, Marguerite Richer aussi sa fille égorgée dans la grange du dit domicile. M'étant transporté à Vouvray chez le citoyen Martineau Juge de Paix du Canton qui s'y est transporté le lendemain deux floréal assisté du Citoyen Fouassier son greffier, du Citoyen Gabriel Deschamps chirurgien à Roche Corbon ; lesquels  après tout rapports fait a déclaré qu'elles étaient vraiment toute les trois égorgée, la fille Elizabeth, Marguerite Richer était âgée de  vingt deux ans et sa fille Marie-Anne Richer était âgée de vingt ans. Les quels après avoir pris connaissance j'ay rédiger le présent acte que François Fournier et Claude Bruère mont déclarer ne savoir signé, Fait en la maison commune de Parçay les jour et mois et an ci-dessus ».

      Suivent les actes de décès de Elisabeth, Marguerite Richer et de Marie, Anne Richer précédés de la mention ''Massacre''. Ces actes n'apportent aucune précisons supplémentaires à celui de leur mère Marguerite Champion.

     

      Personnalité de l'auteur et jugement.

     

      Si ce jeune homme était resté laboureur chez son père dans la Sarthe, il ne serait certainement jamais devenu un criminel. C'est le mauvais exemple de la racaille composant les armées républicaines qui a fait le reste.

      Louis Guillier a été baptisé le sept mars 1769 à Courdemanche village proche de Château-du-Loir, il est le fils de Léonard Guillier, laboureur, et de Louise Hubert (Archives de la Sarthe 1769 – page 110). Ses parents se sont mariés le 22 novembre 1757 à Coudemanche. Son père est décédé le 20 août 1778 dans cette paroisse et sa mère le 27 juillet 1798 dans ce même lieu, la famille est composée de neuf enfants.

      Au moment de la Révolution, il fait partie des Volontaires Nationaux de la première réquisition et est incorporé dans le huitième bataillon de la Sarthe, formé le 27 février 1793 et commandé par Hippolyte Gabeau . Lors de son procès en 1794 il est âgé de vingt cinq ans.

     

      Le jugement.

     

      République Française une et indivisible

      Police Militaire

      Jugement du Tribunal Criminel Militaire de l' Armée de l'Ouest

      Séant à Tours.

     

    Meutre et viol en Touraine en 1794....

     

    «  Qui condamne à la peine de mort Louis Guillier, volontaire de la première réquisition incorporé dans le huitième Bataillon de la Sarthe, âgé de 25 ans, natif de Courtemanche, District de Château-du-Loir, Département de la Sarthe ; convaincu de viol et d'assassinat, précédés et suivis des derniers excès de la rage et de la férocité ».

       « Vu le Procès-verbal dressé par le Citoyen Martineau, Juge de Paix du canton de Vouvray, le procès-verbal rapporté par l'Officier de Police de sûreté à la résidence de Tours, ensemble, les dénonciations, déclarations et dépositions y relatives, après avoir entendu Louis Guillier et son conseil, et d'après la déclaration du Juré, convoqué suivant le titre X  de la loi du 3 Pluviôse, portant que Louis Guillier est convaincu d'être auteur et complice de l'assassinat commis sur les personnes de la veuve Richer et de ses deux filles et du viol consommé sur la cadette, âgée d'environ vingt ans, crimes accompagnés de circonstances horribles, dont il a fait l'aveu, et qu'il a exécutés méchamment et de dessein prémédité.

      Le Tribunal Criminel Militaire après avoir entendu l'Accusateur dans ses conclusions pour l'application de la loi énoncée dans le Code pénal militaire section III, article XVIII ainsi conçue : '' Tout militaire, ou tout autre individu de l'armée qui sera convaincu d'avoir attenté, en quelque lieu que ce soit, à la sûreté et à la liberté des citoyens, sera puni de six mois de prison, et s'il y a vol ou voye de fait, la peine sera de deux ans de fer, et en cas d'assassinat, sera puni de mort'' ».*

     

     * Oui, vous avez bien lu, en application de ce texte, il aurait fallu condamner les généraux, officiers, et la majorité des soldats de l'armée républicaine présents en  Vendée ; coupables de vols, pillages, viols, incendies, meurtres, assassinats, tortures etc....

     

     « Condamne Louis Guillier à la peine de mort ; ordonne que le présent jugement sera exécuté dans les vingt quatre heures ; à la diligence de l'Accusateur militaire, lu à la tête du Corps dont le condamné faisoit partie, imprimé, distribué, et affiché par tout où besoin sera.

      Ainsi jugé et prononcé en la salle d'audience du Tribunal Criminel Militaire, le 5 Prairial l'an deuxième – 24 mai 1794 – de la République Française Une et Indivisible. Par Pépin faisant les fonctions de Président ; Gontier et Sager Juges militaires, d'après l'arrêté du Tribunal rendu à la réquisition du Citoyen Chatillon, qui a rempli dans cette affaire les fonctions d'Accusateur militaire ».

      Le registre est signé : Pmépin, Gontier, Saget, Chatillon et Norville, chef du juré.

      Pour copie conforme au Registre signé Salomon, Greffier.

      

     Sources : Archives Départementales de la Sarthe – commune de Courdemanche  Archives Départementales de l'Indre et Loire – p36 document 6 NUM8/179/001 NMD 1793 an X -

    Archives Départementales de la Vendée – SHD B1/337,8 -24-31 mai 1794. Photo de l'auteur.

     

                         Xavier Paquereau pour Chemins secrets


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