• Madame de Staal....

     

    Madame de Staal de Cayro, Anne-Jeanne-Françoise, 24 juillet 1819 ... 

     

         

     

    Madame de Staal....  Madame de Staal de Cayro, dépose une demande de secours au Roi en 1819. Elle expose que deux de ses beaux-frères sont morts pour la cause royale ainsi que son mari et son fils. La Révolution l'a laissée ruinée.

     

      Courrier de la Maison du Roi à Paris le 24 juillet 1819.

     

      « Le Conseiller d'Etat, Commissaire délégué pour instruire les demandes de secours ou pensions sur la liste civile.

     

      A Monsieur le Préfet du Département de Maine et Loire

     

      Monsieur le Préfet,

      Mme Lapelouze (Anne-Jeanne-Françoise de Staal Cayro, née à Belfort (Ht Rhin) ayant demeuré à Blou arrondissement de Beaugé (Maine et Loire) et résidant à Saumur même département a demandé une pension sur la liste civile.

     

    Elle expose qu'un de ses beaux-frères Major Général dans l' Armée de Condé est mort en émigration, qu'un autre beau-frère ayant pris le commandement lorsque les royalistes a été condamné à mort et fusillé : que son mari a émigré et a servi comme Major Général de l'armée de Bourbon et aide de camp de Monsieur, et est mort en Angleterre en 1807 ; que son fils officier dans l'armée royale du Mans a été tué près de cette ville ; qu'elle a perdu toute sa fortune et qu'elle ne peut se passer des bienfaits du Roi pour vivre.

      Je vous serai obligé Monsieur, de vouloir bien me dire ce qu'il y a de vrai dans ce récit et prendre au surplus sur la réclamante les renseignements indiqués par l'instruction du 15 juillet 1818.

      J'ai l'honneur d'être avec ma considération très distinguée.

      Monsieur le Préfet ,votre très humble et très obéissant serviteur. »

                                                                              Signé : Rochefort.

     

      Les dires de Madame de Staal sont bien exacts, Monsieur le Préfet répond :

     

      Angers, le 2 octobre 1819.

     

      « Monsieur le Conseiller d'Etat,

     

    J'ai l'honneur de vous transmettre les renseignements demandés par votre lettre du 24 juillet dernier concernant Madame de la Pelouze Anne-Jeanne-Françoise de Staal Capo ; qui a sollicité une pension sur la liste civile.

      Tous les faits exposés par cette Dame sur les services et la mort de ses beaux-frères, de son mari et de son fils sont conformes à la vérité. La fortune de Mme de la Pelouze avant l'émigration était d'environ 6000 livres de rente ; toutes ses propriétés furent vendues, l'une d'elle dont le produit actuel est d'environ 1500 fr a été achetée par Monsieur Hanry, négociant à Saumur, avec l'intention de la conserver à ses anciens propriétaires.

      Une des nièces de Mme de la Pelouze l'a effectivement rachetée de Mr Hanry, et c'est cette propriété qui forme aujourd'hui l'unique ressource de celle-ci  : on ignore quels ont été les arrangements avec sa nièce.

      Mme de la Pelouze a des dettes et paraît dans une situation assez gênée. Elle n'a point d'enfant à sa charge, mais elle est âgée de 70 ans et affligée de plusieurs infirmités. Sa conduite morale et politique a toujours été dignes d'éloges ; et elle n'a jamais démenti les preuves de dévouement données par sa famille à la cause Royale.

      J'ai l'honneur d'être avec une respectueuse considération, Monsieur le Conseiller d'Etat.

      Votre très humble et obéissant serviteur. »

    Le Préfet de Maine et Loire.

                                                                      

    Signé : le B de Wismes.

     

      Anne-Jeanne-Françoise de Staal de Cayro est née vers 1749 à Belfort. Elle est la fille de Pierre-François de Staal, marquis de Cayro, né vers 1722 à Soleure -Solothurn en Suisse et décédé le 30 juin 1783 à Belfort ; Lieutenant Colonel des Gardes Suisses; et de Marie-Béatrice Von Reinach, née le 3 juin 1721 à Foussemagne Territoire de Belfort et décédée le 25 août 1806 à Belfort.

      Elle épouse à Belfort, le 21 novembre 1777, Pierre-Joseph Carrefour de la Pelouze, Major du Régiment de Boulonnais, né le 2 mars 1738 paroisse de Nantilly à Saumur, Chevalier de Saint-Louis ; fils d'Abraham Carrefour de la Pelouze, directeur de l'Ecole d'Artillerie d'Auxonne en 1771, fait Maréchal de Camp la veille de sa mort et décédé le 1er mars 1778 à Paris et de Gabrielle de Vernas, décédée à Blou le 19 décembre 1763.

     

    De cette union sont issus :

    1° un fils  ?  Carrefour de la Pelouze, né vers 1778, officier Vendéen, tué au Mans.

    2° Thérèse-Arsène Carrefour de la Pelouze, née le 11 juin 1781 à Blou et décédée à Paris, le 8 avril 1839.

      Pierre-Joseph Carrefour de la Pelouze, s'embarque à 18 ans pour le Canada. En septembre 1756 il est lieutenant au régiment de Berry, puis capitaine dans le régiment d'Aquitaine en 1763. En 1774, il est Major au régiment de Boulonnais puis lieutenant du Roi à Bonifacio en Corse. Le 16 janvier 1778 il reçoit la Croix de Saint-Louis. Il se retire le 4 avril 1784 avec une pension de 1250 livres. Au moment de la Révolution, il émigre à Trarbach en 1792, Major de la brigade d'Auxerrois à l'Armée des Princes, il meurt en Angleterre le 6 juillet 1808.

     

      Quant aux deux beaux-frères de Madame de Staal :

     

      Eustache-Clément Carrefour de la Pelouze, né le 20 octobre 1736 à Saumur, paroisse de Nantilly, est Lieutenant-Colonel au régiment Ile de France en 1784 et décède en émigration le 8 février 1796 à Southampton (Angleterre).

     

      Camille-Abraham Carrefour de la Pelouze, est né le 27 avril 1734 à Lyon où son père était en garnison. Camille-Abraham Carrefour de la Pelouze embrassa la carrière des armes et fut successivement capitaine d'artillerie en 1760, chevalier de Saint-louis en 1770, chef de brigade au régiment de Grenoble. Son mariage avec Thérèse Foucault, fille d'un riche armateur de Nantes, le mit à la tête d'une fortune considérable. Retiré du service en 1778, il alla d'abord habiter une propriété qu'il avait dans la paroisse de Blou, puis acquit le 8 juillet 1779 le château de la Tremblaye (par. de Meigné-sous-Doué). Il passait l'hiver à Saumur. En mars 1789, il fut élu secrétaire de l'assemblée de la noblesse du Saumurois. En mars 1793, le Comité de Sûreté générale le fit consigner en sa maison pour «  incivisme  ». La prise de Saumur par les Vendéens le libéra, il fut nommé gouverneur de la ville et du château, fit une proclamation ardemment royaliste et catholique. Après l'évacuation de la ville, il se retira en son château de la Tremblaye, où il hébergea les Bleus en fuite à la suite de leur échec à Vihiers. Arrêté le 2 août sur l'ordre du Comité révolutionnaire de Saumur, il fut emprisonné à Tours, puis transféré à Saumur où il comparut devant la Commission militaire le 28 août. Condamné à mort, il fut guillotiné le jour même sur la place de la Bilange. (Anjou Historique, 1942, t;XLII, pp.43-46).

     

     

    Sources: Archives Départementales de Maine-et-Loire, tous droits réservés. Dossiers Vendéens n° 1M9/333 de Staal Anne-Jeanne-Françoise - Registres état civil de la  Commune de Blou vue 142/172 années 1763 et 1781. Saumur Nantilly 1738 - Base collaborative Pierfit Généanet – Base Roglo – Dictionnaire biographique du Canada - Dictionnaire Historique, Géographique et Biographique de Maine et Loire, Tome I -Célestin Port- pages 591-592 - Photo de l'auteur. 

                                                              

    Xavier Paquereau pour Chemins Secrets 

     


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