• L'attaque du Moulin Chaigneau....

                        

    Sainte-Gemme-les-Bruyères, nuit du 10 au 11 Frimaire de l'an 6, 

    brigandage où règlement de comptes ? 

     

                                      

     

    L'attaque du Moulin Chaigneau....Vendée, année 1797 : Une paix très relative revient en Vendée n'excluant pas quelques petits règlements de comptes envers les ''Patauds'', qui le méritent bien à cause de leurs crimes et de leur mauvaise foi.

    Animés par un esprit de vengeance et de rancune, les Républicains du canton de Saint Fulgent, à titre d'exemple, demandent au Directoire Exécutif de purger l'administration : « Des hommes livrés à tous les débordements du plus insensé fanatisme, à des hommes rampans sous les nobles, les amis, les valets, les fauteurs, les receleurs des émigrés, à des hommes qui à peine viennent de déposer les armes avec lesquelles ils ont répandu le sang Républicain dont leurs mains dégoûtent encore* ; à des hommes qui se glorifient d'avoir été membres des comités d'insurrection, commandant en chef ou en sous ordre des hordes de Brigands ; à des hommes qui usent de leur autorité constitutionnelle pour favoriser l'armement de leurs cy-devant chefs et autres ; à des hommes qui furent et sont encore les agents, les partisans prononcés, les amis, les déffenseurs zélés des prêtres provocateurs à la guerre civile et à la contre-Révolution... »  

    (AN.F7.3695/1-37 vue 5/9- St Fulgent 14 septembre 1797-13 octobre 1797)

     

    * La désinformation républicaine est déjà en marche... Les Bleus de Saint-Fulgent semblent déjà avoir oublié les crimes et le sang répandu par les Colonnes Infernales, dont ''les mains de leurs soldats dégoûtent encore...''

     

    Cette attitude n'est pas faite pour calmer les esprits, bien au contraire, et bientôt les autorités républicaines commencent à déceler un mauvais état d'esprit, surtout dans les cantons de la Flocellière, la Garnache et Challans.

    Des Brigands parcourent le département, enlèvent des chevaux, des armes et pillent les maisons des patriotes. C'est dans cette atmosphère que le moulin Chaigneau à Sainte-Gemme-les-Bruyères est visité par les Royalistes dans la nuit du 10 au 11 frimaire de l'an 6 (nuit du 30.11.1797 au 1.12.1797).

    Il n'y a pas eu assassinat, mais seulement un ''ligotage'' en règle de dix personnes et un vol de deux chevaux et de divers objets.

     

    Le moulin Chaigneau est habité par François Mallard, meunier-farinier, propriétaire et certainement patriote. François Mallard est né le 22 février 1738 à Saint-Martin-des-Fontaines. Il est le fils Jean Mallard et de Anne Gourmaud. Il s'est marié le 25 novembre 1766 à Sainte Gemme avec Marie Liaigre ; puis, le 3 avril 1781 toujours à Sainte-Gemme avec Marie Poupin. Comme nous le verrons par la suite, le moulin est habité par une dizaine de personnes.

    L'attaque du Moulin Chaigneau....

    Voici la lettre du Commissaire du Directoire du canton de Mouilleron rapportant les faits :

     

    « Copie d'une lettre du Commissaire du Directoire exécutif près l'Administration municipale du canton de Mouilleron à celui près l'Administration Centrale de la Vendée du 11 frimaire. 

     

    '' Depuis deux ans que j'exerce mes fonctions dans le canton, je n'avois pas eu la douleur de vous annoncer aucun vol ni assassinat qui s'y fussent commis. Mais la nuit dernière sur les minuits, plusieurs individus se sont portés au moulin Chaigneau commune de Sainte Gemme, où après avoir enfoncé la porte de la maison où ils ont assailli et maltraité le Citoyen Mallard farinier ainsi que son épouse, ils ont eu la précaution de lier les pieds et les mains à tous ceux qui étoient dans la maison au nombre de dix, et après leur avoir couvert la tête, ils ont pris et volé tout ce qui leur faisoit plaisir, et notamment deux chevaux équipés ; J'en ai été prévenu sur les trois heures du matin par les voisins du dit Mallard qui sont accourus en foule demander de la force, j'ai de suite averti le juge de paix qui s'y est transporté pour constater le délit accompagné d'un détachement de la force armée, j'ai aussi été appelé comme officier de santé, mais lorsque nous avons été rendus il y avoit déjà longtemps que ces scélérats en étoient parti ; on a dans ce moment aucun indice qui puisse faire connaître les auteurs de ce crime, on a pas même pour vous dire quel nombre ils étoient ; quelques un d'eux étoient armés de pistolets et de sabres, il paraît qu'ils étaient tous montés, on ignore aussi quelle route ils ont pris. 

      Voilà encore une fois nos malheureuses campagnes dans l'alarme. Beaucoup de personnes demandent des armes, et la protection de la force armée et je crois bien que si l'on ne prend de promptes mesures pour ramasser ces bandits, il pourront faire de grands maux, d'autant mieux que la saison est favorable à leurs criminels projets ; Faites ce que vous croirés utile de ma lettre, mais je crois qu'il seroit nécessaire que l'on fit faire de fréquentes patrouilles à la gendarmerie dans nos campagnes, dussent t'elles ne produire d'autre bien que de rassurer les habitants effrayés.  

     

    Salut et Fraternité 

    signé Barrion. » 

     

    L'attaque du Moulin Chaigneau....

     

    Mais à Fontenay, on écrit au Ministre de l'Intérieur, en l'informant qu'il n'y a pas assez de gendarmes et que ceux-ci doivent être plus répressifs qu'ailleurs, ah bon ? ça doit être ça la Fraternité et l' Egalité ?

     

    Extrait de la lettre  du Commissaire du Directoire de Fontenay-le-Peuple au Ministre de l'Intérieur en date du 14 frimaire (vue n°6/8). Où l'on demande que :

     

    « 1° Que le corps de la Gendarmerie soit au complet.

    2° Que les quatre brigades qui ont été réformée soient rendues à leurs résidences, vous en pressentez toute l'utilité ; je vous prie citoyen Ministre, de prendre cet objet en considération : La Vendée plus qu'aucune autre partie de la République a besoin d'une police active et sévère, loin de diminuer les moyens d'exercer cette police en nous ôtant quatre brigades, il eût été plus sage et plus politique selon moy d'augmenter la gendarmerie  de deux ou trois nouvelles brigades.» 

     

    On le voit bien, il n'y a aucune volonté d'apaisement du côté républicain, la chape de plomb de la dictature républicaine s'abat sur la Vendée exangue. Par leur attitude, les autorités républicaines seront donc responsables du nouveau soulèvement de 1799...

     

     

    Sources:     

    1° Archives Nationales, tous droits réservés. - sous série F7 Police Générale – F7.3695,1-38 Vendée (1791-1799) - (AN.F7.3695/1-37 vue 5/9- St Fulgent, 14 septembre 1797-13 octobre 1797) 

    2°Cadastre de 1824 de Tallud- Sainte-Gemme, tableau assemblage les Moulins de Chaigneau – et section D2 du bourg 1824. 

    3°Photos de l'auteur. 

     

                                                  

     

    X. Paquereau pour Chemins Secrets 


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :