• Chemins et anecdotes....

     

    Chemins et anecdotes...

     

     Point question de batailles tragiques ou de massacres d'innocents ce soir et il sera juste question de deux petites anecdotes autour du Grand Lay. La première nous a paru remarquable car elle concerne un chemin aujourd'hui en partie disparu. La seconde concerne des lieux qui ont singulièrement changé depuis la construction du barrage de Rochereau...

     

    RL

     Octobre 2014

     

     

     

    MONSIREIGNE

    LE PONT DE MOULIN-MASSON

     

     

     

    Savez-vous ce que c'est que le Pont de Moulin-Masson ?

    Non ? Alors, allez vous promener quand vous en aurez le temps du côté de la Chauvinière.

    Prenez le chemin qui mène de Pierre-Folle, chez le père Fontenit, à l'Haumondière.

     N'ayez pas peur de vous engager par le chemin creux qui aboutit au Lay. Arrivés à la rivière, vous trouverez la chaussée d'un ancien moulin: c'est le pont de Moulin-Masson.

     Si vous n'avez pas peur de l'eau qui tombe en cascade, si vous n'avez pas bu un petit coup de trop, si vous y voyez clair, vous pourrez vous aventurer sans grand danger sur la chaussée branlante.

     Mais si vous êtes sujets au vertige, si vous sentez votre démarche incertaine, si la nuit est venue, de grâce, ne vous aventurez pas plus avant !

     Vous risqueriez, à coup sûr, de vous casser une jambe, si ce n'est de vous noyer, ce qui serait pire encore !

     

     Et pourtant ! Savez-vous qu'il y a 120 ans à peine, ce chemin sauvage, autant dire aujourd'hui inabordable, était le chemin naturel pour les voyageurs allant de Chantonnay à Pouzauges, et même pour ceux allant de Cholet à Fontenay ?

     Cela pourra vous paraître incroyable ! C'est cependant ce qui ressort clairement de la lettre suivante du sieur Boutet, maire de Monsireigne, au Sous-Préfet de Fontenay, en date du 25 mars 1813 :

     "Monsieur le Sous-Préfet,

     

    La délibération ci-jointe vous fera connaître combien il devient intéressant, non seulement pour cette commune, mais encore pour toutes celles voisines que le passage sur l'écluse du Moulin-Maçon soit réparé, et j'ajouterai, qu'il est à ma connaissance que plusieurs fois, dans le moment de foires intéressantes, ce passage si connu, a été intercepté par les grandes eaux et occasionné beaucoup de préjudice au commerce de ce pays.

    Le passage pour lequel on réclame est la route naturelle de deux chefs-lieux de canton : Pouzauges et Chantonnay, surtout celle de traverse de Cholet à Fontenay.

     Je crois devoir ajouter ici que l'importance du passage de Moulin-Maçon est telle que M. Loyau a offert tout le bois nécessaire pour aider une bonne réparation.

     

    BOUTET, maire."

     

     A ceux qui s'étonneraient, il suffira de rappeler que la route actuelle de Chantonnay à Pouzauges, n'existait pas encore.

     

     Société d'émulation de la Vendée

     1951-1953

     P. 54

     

     

     

    Sur l'ancien chemin menant au Moulin-Maçon :

    Chemins et anecdotes....

     

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    Chemins et anecdotes....

     

     

    UN ACCIDENT TRAGIQUE (1825)

     

    Il nous faut raconter un drame qui se passa par un soir de décembre aux environs de la Louraie.

     Le lundi 19 décembre 1825, sur les 7 heures du soir, la femme Paillat, de la Louraie, se présente chez Chaigneau, meunier à la Vergnaie, et demande si on n'a point vu son mari. On ne l'a point vu.

     La femme est bien inquiète : son mari, Louis Paillat, 52 ans, maçon à La Louraie, est parti le matin à la foire du Puybelliard. Il y a environ une heure que, de sa maison, elle l'a entendu chanter sur le coteau d'en face. Sans doute avait-il bu, ce qui lui arrivait aisément, surtout les jours de foire. Il avait l'air de se diriger par un sentier descendant vers l'écluse du moulin.

     La pauvre femme sort, sa lanterne à la main ; elle monte sur le coteau dominant l'écluse et aperçoit soudain le chapeau de son mari. Affolée, elle appelle au secours. A ses cris, des hommes, des femmes de la Vergnaie, de la Louraie, de la Landrière accourent. A la lueur des chandelles de résine, on cherche partout. Rien ! Pourvu qu'il ne soit pas tombé dans l'écluse !

     Avec de longues perches, les hommes se mettent à sonder l'écluse. Tout à coup, Pierre Girard, de la Landrière appelle ses voisins : il sent quelque chose de mou au bout de sa perche : c'est le corps du pauvre maçon.

     A grand peine, on l'arrache. On le porte ruisselant d'eau à la Vergnaie. Sa femme pousse des cris à fendre l'âme ! On dépose le corps sur un lit ; on essaye en vain de le ramener à la vie. Hélas ! il était bien mort ! On le transporte alors, de nuit, à la Louraie, au milieu d'une foule accourue de toutes parts.

     Le lendemain, le juge de paix de Chantonnay, Ussault, dressa procès-verbal de son enquête ; c'est de ce procès-verbal que nous avons extrait ce récit.

     

    Id. p. 58

     


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