• 1793-1940 - Luc Robet....

     

    Le Vendéen résiste à toute forme d’oppression 

    1793-1940 

       

     

     

    1793-1940 - Luc Robet....Le Vendéen est réputé pour avoir résisté en 1793 à la tyrannie républicaine dans les Armées Catholiques et Royales, puis certaines familles, fidèles à la tradition royale, se retrouvèrent dans l’armée de l’Ombre en 1940. Ces royalistes furent les premiers Résistants, ceux qui dirent NON à l’oppression Nazie.

    En 1793, la famille Paquereau, dont je suis l’un des descendants, occupait depuis 1627 la métairie de Bournigal en la paroisse de Gorges, dans le Comté Nantais.

    Mon ancêtre, Jean Paquereau, métayer et marguillier de la paroisse, veuf  de Marie Blouin, avait épousé en secondes noces, le 23 janvier 1739 à Gétigné, Jeanne Luneau, décédée le 7 octobre 1793 à Bournigal.

    De ce deuxième mariage naquirent neuf enfants et parmi ceux-ci, trois enfants au destin particulier :

     

    1°- Joseph Paquereau, né le 17 avril 1745 à Gorges et décédé pendant les troubles civils du pays à deux dates différentes soit : le 4 janvier 1794 ou le 8 février 1794 au moment des Colonnes Infernales. Nous ne savons rien de la date exacte et des circonstances de son décès : seulement à Bournigal. Un acte du 3ème jour complémentaire de l’an 5 nous informe qu’il est mort de sa mort naturelle, de maladie dans son lit le 8 février 1794 ??? Que Jeanne Luneau, sa mère, veuve de Jean Paquereau est décédée aussi de mort naturelle, de maladie dans son lit, à Bournigal, le 7 octobre 1793 ? et que le frère de Joseph :

    2° - Etienne Paquereau, né le 17 avril 1748 à Gorges ; métayer à la Brosse commune de St Crespin-sur-Moine est lui aussi décédé huit jours plus tard, de mort naturelle dans son lit, de maladie, à Bournigal, le 16 février 1794 ? Il avait épousé en 1786 Marie-Magdeleine Guérin* de Vallet. Que faisait-il à Bournigal avec son frère, alors qu’il était métayer à la Brosse à Saint-Crespin ?

    Revenaient-ils tous les deux d’Outre-Loire, malades, blessés ?

    Dieu seul le sait !

    Si ces personnes sont décédées dans leurs lits à Bournigal, elles devaient voir les étoiles, sachant que la métairie a été incendiée en 1794 et reconstruite par Jean Paquereau fils en 1797, qui reconstruit également la maison de sa mère Julienne Babonneau, veuve de Joseph Paquereau, la même année (Voir état des maisons incendiées à Clisson pendant la guerre de la Vendée - Archives de Nantes. Série R. Affaires Militaires modernes Primes à la reconstruction - certifié véritable en mairie de Clisson, le 7 juillet 1812 – le maire Bourneuil - transmis au préfet le 26 décembre 1812).

    Mon ancêtre, le n°1 - Joseph Paquereau avait épousé à Gorges, le 5 septembre 1775, Julienne Babonneau, née le 16 janvier 1755 à Vallet, dont je suis l’un des descendants.

     

    * Famille en partie massacrée par la Colonne Cordelier à Mouzillon, (Les mêmes qu’aux Lucs-sur-Boulogne) dont « Jacques Paquereau parent de Marie Madeleine Guérin et époux de Marie Guérin est tué par les troupes républicaines dans un champ dépendant de la métairie de la Lozangère à Mouzillon et Marie Guérin, tuée dans un champ de cette même métairie ».

     

    Et le massacre de la métairie de Piltier à Vallet, où une belle sœur d’Etienne Paquereau est massacrée avec ses trois enfants le 8 mars 1794.

     

    Extrait du martyrologe : 

    « n° 138 - Renée Rolandeau, 44 ans, femme de Nicolas Guérin « fut tuée de plusieurs coups de feu dans une pièce d’ajoncs joignant une des pièces de Nicolas Guérin, le 18 ventôse an 2, lors du passage de l’armée républicaine. 

    n° 139 - René Guérin – Nicolas Guérin – Jean Guérin  « Nicolas Guérin, laboureur à bœufs à Piltier, déclare que trois garçons issus de son mariage avec Renée Rolandeau, sa première femme tuée pendant la guerre furent tués : 

    - René Guérin, l’aîné âgé de 10 ans fut tué d’un coup de feu à la tête. 

    - Nicolas Guérin, le cadet âgé de 7 ans fut aussi tué d’un coup de feu. 

    - Jean Guérin, âgé de 5 ans, le dernier, fut frappé à l’épaule et mourut de frayeur à côté de ses frères et de sa mère, dans une pièce d’ajoncs proche d’une des pièces du déclarant, lors du passage de l’armée républicaine le 18 ventôse an 2 (8 mars 1794) et inhumés au cimetière de Vallet. » 

     

    Maintenant nous arrivons à la famille Robet qui comptera un royaliste de

    l’Action Française, Résistant dès 1940, dont voici une brève généalogie.

     

    Marie Paquereau, née le 18 février 1751 à Gorges, épouse le 14 février 1766, également à Gorges, Mathurin Robet, propriétaire laboureur à la Dourie. De cette union est né, entre autres enfants :

    . Antoine Robet, né le 8 avril 1769 à Gorges, qui épouse à Clisson, le 7 Messidor de l’an 5, Marie Gautret, née le 15 janvier 1764 à Clisson. Maire de Clisson le 25 mars 1817, Antoine Robet est un royaliste, il sera chassé de la mairie le 18 décembre 1830, révoqué par le Préfet sur ordre de Louis-Philippe. Il est dit dans l’historique des maires de Clisson : « Révoqué après la Révolution de 1830 en raison de son attachement à la Monarchie précédente. »

     

    Vous me suivez ?

     

    Antoine Robet est l’ancêtre direct de Luc Robet, le résistant de 1940.

     

    « Luc Robet est né le 17 décembre 1913 à Lisbonne d’un père, sous-lieutenant d’infanterie tué à la tête de sa section en septembre 1914 et d’une mère d’origine bretonne et britannique, Luc Robet était un officier résistant royaliste Français qui s’est particulièrement distingué au sein des réseaux Hector, Alliance et au sein de l’Organisation de Résistance de l’Armée pendant l’Occupation. 

    Arrêté puis torturé (17 interrogatoires), il sera déporté au camp de Neuengamme en 1944. Atteint physiquement, il est libéré un an plus tard. Lors de l’élection municipale de 1959, bien que n’y résidant pas, il est élu maire de la commune de Poullan-sur-Mer, service qu’il ne quittera plus jusqu’en 1977. Il meurt le 11 août 1992 à Poullan. 

    Son parcours, entièrement voué à son combat, illustre l’engagement de très nombreux royalistes et monarchistes dans la Résistance, tant intérieure que dans la France Libre. Ce phénomène a été souvent occulté par l’histoire officielle de cette période jusqu’au livre de François-Marin Fleutot en 2000. » 

     

      Luc Robet, capitaine, était officier de la Légion d’Honneur et Médaillé de la Résistance avec Rosette. 

    Surnom de Résistant : Fanch Kergoat -Fanch le Gavre. 

     

    « Il a été souvent écrit que Luc Robet vient des Camelots du Roi. C’est exact mais insuffisant pour expliquer son engagement. Il est d’abord issu d’une famille profondément catholique et royaliste, très marquée par le catholicisme social (Léon XIII, le marquis de la Tour du Pin). Son rejet de la République et sa passion pour la chouannerie le poussent à créer, alors qu’il est adolescent « les compagnons de Cadoudal », groupe dont plusieurs membres le suivront dans la Résistance. Il dira que l’histoire de ce chef Chouan lui a donné les bases de son organisation en réseau cloisonné. Très cultivé et passionné par la politique européenne, il lit en 1933 le livre prophétique de Ludwig Bauer : La guerre est pour demain. Il fait alors plusieurs conférences autour de Nantes pour alerter sur l’inéluctable conflit. A partir de cette période, une grande part de son énergie est consacrée à cette guerre, que selon lui, le régime républicain, ne sera pas en mesure d’éviter. 

    Entré très jeune dans le mouvement, les Camelots du Roi sont pour lui un cadre où peut s’exprimer son caractère fougueux, une école de formation y compris à l’affrontement physique, un réseau de contacts. En 1940, Luc Robet est chef-adjoint des Camelots de Bretagne. » 

     

    « Dès sa démobilisation en novembre 1940, il devient membre du réseau Hector du colonel Heurtaux. Il demande aux Camelots et Ligueurs de Bretagne de se joindre au mouvement résistant. Ceux-ci joueront un rôle déterminant dans les opérations de résistance et en particulier pour cacher des armes et des personnes recherchées. 

    Après Hector, on le retrouve au sein du réseau Eleuthère dans le cadre de Libération-Nord. Sa maîtrise de l’anglais facilite ses contacts avec les services secrets britanniques dont il est enregistré comme officier. 

    Puis il devient chef départemental du réseau ORA dans le Finistère. Adjoint de Guy Faucheux, chef régional de Turma-Vengeance en Bretagne, il est aussi membre du réseau Alliance. Un regroupement des réseaux non communistes s’opère alors localement. Il agit sous les noms de Fanch le Gavre et Fanch Kergoat pour les opérations qu’il mène. C’est au cours d’une de ses opérations qu’il est arrêté pour la seconde fois le 20 janvier 1944 à Rennes avec André de Freslon. Torturé à la prison Jacques Cartier, il est déporté le 29 mai 1944 de Compiègne au camp de Neuengamme sous le matricule 30383. Il y adopte le pseudonyme de Tristan. Plus tard, il sera déporté à Fallersleben-Laagberg. Secret sur cette période de dénuement total et de souffrance quotidienne, il dira cependant plus tard qu’il a fait en camp de concentration l’expérience mystique de la liberté intérieure. La volonté de ne pas céder face à l’ennemi, son désir de reprendre le combat et de retrouver sa famille l’aide à « grignoter » chaque jour. Il récite alors quotidiennement la prière de Madame Elisabeth, sœur du Roi Louis XVI : « Que m’arrivera t-il aujourd’hui, ô mon Dieu ? Je n’en sais rien. Tout ce que je sais, c’est qu’il ne m’arrivera rien que vous n’ayez prévu, réglé et ordonné de toute éternité... »

    Libéré le 2 mai 1945 à Wöbbelin, il rentre à Douarnenez en juillet 1945 après un passage au célèbre hôtel Lutecia, centre d’accueil des déportés et à l’hôpital de la Salpêtrière où les médecins lui donnent peu de chances de survie. Revenu atteint physiquement, il garde cependant son énergie, sa foi et sa fidélité à l’Action Française. » 

     

    Extrait du décret en date du 13 mai 1946 publié au J.O du 7 juillet 1946. 

     

    « Promotion et nomination dans la Légion d’Honneur 

     

    Article 1er Sont promus ou nommés dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur : 

    AU GRADE DE CHEVALIER 

     

    ROBET Luc, Ignace, Pierre, Marie. Capitaine. 

     

    Doué d’une énergie sans limite et d’une foi totale dans la renaissance française, a été l’un des premiers artisans en Bretagne du mouvement HEURTEAUX dès la fin de l’année 1940. 

    Grâce à une volonté soutenue et à un mépris total du danger, a su grouper autour de lui, dans le Finistère sud, un nombre très important de résistants. 

    Organisant la recherche du renseignement concernant les forces allemandes, préparant le recrutement et l’encadrement des formations appelées à participer au soulèvement contre l’envahisseur, est resté au premier rang des organisateurs de la résistance en Bretagne. 

    Arrêté par la Gestapo le 19 janvier 1944 à Rennes, torturé au cours de 17 interrogatoires, a refusé de donner à l’ennemi le moindre renseignement, faisant preuve d’un courage et d’un cran admirable.  

    Par le Président du Gouvernement provisoire de la République, le Ministre des Armées signé E. Michelet – F. Gouin. » 

     

      Sources : 

     

    . Archives Départementales de la Loire Atlantique, tous droits réservés – Registres paroissiaux et d’état civil des communes de Gorges et de Clisson. 

    . Archives familiales – (famille Paquereau.) 

    . Luc Robet – Wikipédia. 

    . Photo : http://memoiredeguerre.free.fr/biogr/robet-luc.htm

     

     

     

    X. Paquereau pour Chemins Secrets 


  • Commentaires

    1
    de Prévoisin
    Samedi 29 Février 2020 à 18:37

    C'est à la fois passionnant et éloquent… 

    Les Pâquereau seront inscrit sans aucun doute dans la relations de ce qui constituera les prochains archives historique du XXIème siècle.

    Amitiés,

    Robert

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