La Baïonnette Royale 

   Pierre Samson est né et a été baptisé le 11 novembre 1765 à la Chapelle-du-Genêt. Il est le fils de Pierre Samson, métayer laboureur à la Barre et de Madeleine Chupin, mariés le 28 mai 1754 à Saint-Philbert-en-Mauges. Anne-Françoise, sa soeur aînée a pour parrain ''Messire François d'Antenaize et pour marraine Anne-Françoise de Cantineau veuve d'Antenaize.'' Une autre de ses sœurs, Madeleine, née le 16 octobre 1759 met au monde à la métairie de la Barre un enfant de père inconnu, Pierre-Julien, baptisé le 24 juillet 1794 ; conçu en novembre 1793... ''incivilité d'un républicain ?''  La famille se composait de cinq filles et d'un seul garçon : Pierre.

  En 1793 Pierre est âgé de 34 ans et prend les armes dans les Armées Catholiques et Royales. Il exerce la profession de journalier et obtient le grade de capitaine dans les armées Royales. Il épouse vers 1803 Anne Lefort baptisée le 6 juillet 1762 et de cette union il laissera une fille, Jeanne, née le 27 février 1804 à Saint-Philbert-en-Mauges. Pierre Samson décède le 28 octobre 1833 et son épouse le 7 janvier 1834 à Saint-Philbert. Il dépose une demande de pension le 10 mai 1824.

                             Demande de pension le 10 mai 1824.

  « Pierre Samson, journalier à Saint-Philbert, ancien capitaine des Armées Royales,

validé par Lhuillier, colonel, Chevalier de Saint-Louis, chef de la division de Beaupréau.

     A son Excellence le ministre de la Guerre, Monseigneur,

  L'Ordonnance Royale du 3 décembre dernier permettant aux anciens militaires des armées de l'Ouest qui ont combattu sous les drapeaux de la légitimité ; d'espérer quelques secours. J'ai l'honneur de vous adresser la présente pour vous prier de me faire obtenir des bontés du Roi ceux aux quels je peux prétendre.

  Mon âge, mes infirmités et l'état de misère où je me trouve réduit, voilà les titres, je supplie votre Excellence de vouloir bien les prendre en considération.

  A cet effet je joins à ma demande les pièces voulues par l'ordonnance précitée parmi les quelles figure un acte de notoriété émané de la justice de Paix du canton de Beaupréau que je produis à défaut d'extrait de contrôle ou autre document authentique.

  Je suis avec un profond respect Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur.

  L'exposant ne sait signer ».

Vu par mous Maire de la commune de Saint-Philbert le 10 mai 1824

                                         signé  d'Anthenaize. Maire

Authentifié par le Sous-Préfet de Beaupréau

Certificat de notoriété 

  « Le trois mai mil huit cent vingt quatre, Devant nous Julien François Grimoux juge de Paix du canton de Beaupréau quatrième arrondissement du département de Maine et loire, assisté de notre greffier.

  Est comparu Pierre Samson, journalier âgé de cinquante sept ans, ancien capitaine de la 2éme compagnie de Saint-Philbert, lequel nous a exposé que désirant participer aux secours promis par l'ordonnance du Roi du trois décembre dernier, il nous acqueroit de rédiger acte de la déclaration des témoins qu'il a réuni devant nous conformément à la dite ordonnance et a déclaré ne savoir signer.

  Au même instant sont comparus :

1° René Pouplard, laboureur à Saint-Philbert âgé de cinquante quatre ans aussi capitaine Vendéen de la 1ère compagnie de Saint-Philbert lequel nous a déclaré et attesté que le dit Samson a fait en la dite qualité de capitaine toutes les premières guerres de Vendée jusqu'à la pacification, qu'il s'est toujours bien comporté, et n'a cessé de donner des marques de dévouement à la cause royale et a signé.

Signé   : René Pouplard.

2° François Sourice, sabotier à Saint-Philbert, ancien soldat Vendéen, lequel nous a déclaré et attesté que Pierre Samson a commandé dès le commencement la 2ème compagnie de Saint-Philbert, qu'il s'est battu avec distinction et que vu l'impossibilité où il se trouvait de reprendre activement du service dans la campagne de 1815 il était employé à pourvoir aux besoins de l'armée et a déclaré ne savoir signer.

3° René Brébion, laboureur à Saint-Philbert, âgé de 54 ans, ancien Lieutenant de la 2ème compagnie de Saint-Philbert lequel nous a déclaré et attesté que Pierre Samson a été capitaine de sa compagnie dès le commencement qu'il l'a connu comme étant son lieutenant pour avoir montré le plus grand courage et que dans la campagne de 1815 ne pouvant porter les armes, il avait été employé à pourvoir aux munitions de bouches pour l'armée et a signé. Signé : René Brébion

  Dont et de tout quoi nous avons rédigé le présent acte à Beaupréau les jour et an susdits »

signé : Gourdon greffier      J,F, Grimoux juge.

       Sources  : Archives Départementales du Maine et Loire - tous droits réservés, dossiers Vendéens – cote 1M9/326 – Pierre Samson – Photo de l'auteur.

                                                                       X. Paquereau pour Chemins secrets.