• Le curé de Pontigné....

     

    Sur les chemins de Galerne... 

    A Pontigné, le curé à la tête de détachements patriotes… 

     

     

     

    Au moment de la Révolution, la cure de Pontigné est vendue nationalement le 19 messidor de l’an IV au citoyen Despoulains. L’ancien curé, J.Pineau avait été noyé à Nantes dans la nuit du 9 au 10 décembre 1793. Son vicaire, Jacques Hué était déporté en Espagne. Au Concordat, il devint desservant de Méon. C’est alors qu’une drôle d’équipe se met en place, dirigée par un sale type, le curé constitutionnel, Pierre Châtelain, ancien récollet de Doué-la-Fontaine.

    Après avoir prêté le serment, il fut d’abord élu curé de Chanzeaux mais ne pris pas ses fonctions. Elu pour Pontigné, le 29 mai 1791, il resta jusqu’au 18 mars 1794. Ensuite il se maria et tomba dans les pires excès révolutionnaires ; il commandait des détachements à la poursuite des chouans, avec une ardeur qui lui avait acquis un renom populaire, très compromis en l’an IV par son impuissance à arrêter son neveu Chartrin, chef d’une des bandes qu’on l’accusait d’éviter.

    C’est dans cette atmosphère que l’on découvre le mardi 12 messidor an 3 (30 juin 1795), le chirurgien de Pontigné « Mort, de mort violente par arme à feu » en bordure de la forêt de Chandelais, près du grand chemin de Baugé à Auverse et près de l’allée des Chevaliers, sur la commune de Lasse… Où le 21 avril 1795 (2 floréal an 3), les chouans avaient brûlé les registres de la municipalité et les rôles des impôts.

    Le chirurgien René Thiot faisait-il partie des bandes patriotes du curé ? Il y a de fortes chances. Les autorités locales baissèrent les bras et se refusèrent à toute recherche concernant les auteurs. La peur des chouans était telle que l’on ne se risquait guère à chercher. Surtout que le secteur concerné était infesté de Chouans. Les bandes de Nicolas de Lanoüe, du Vieil-Baugé, de Louis Liger, de Louis Hamelin de Baugé, de Laurent Chicoine, d’Auverse faisaient régner la terreur.

    Voici l’acte de décès de René Thiot :

     

    « Aujourd’huy douzième jour de messidor de l’an troisième de la république française une et indivisible à une heure après midi par devant moi Léonard Tourtois, membre du conseil général de la commune de Lasse et officier public est comparu Jean Pierre Devillers juge de paix du canton de Mouliherne, lequel accompagné de Louis Faucillon son greffier, âgé de cinquante trois ans, de Louis-René Thiot âgé de vingt huit ans de la commune de Pontigné et de Jacques Gaudais âgé de trente trois ans de la commune de Baugé a déclaré qu’étant instruit  par la rumeur publique que le nommé René Thiot  avoit été assassiné au lieu des Chevaliers il s’y étoit transporté et avoit dressé le procès verbal dont la teneur suit : 

    L’an trois de la république une et indivisible le douze messidor sur les dix heures du matin nous Jean-pierre Devillers juge de paix officier de police du canton de Mouliherne assisté du citoïen Louis Faucillon, notre greffier, en conséquence de l’avis qui nous a été donné qu’il s’étoit commis dans la commune de Lasse au lieu des Chevaliers un assassina en la personne de René Thiot, officier de santé, de la commune de Pontigné, nous nous sommes transportés au lieu des Chevaliers où étant arrivés y avons trouvé le citoïen Louis-René Thiot fils, Jacques Gaudais gendre du citoën Thiot père cy-dessus nommé, Anne Fouquereau, Louis Doisereau journalier, Jean Guibert tous demeurant commune du dit Pontigné à la (illisible) du citoïen Gaudais de la commune du Vieil Baugé, François Raveneau père et fils, Henri Clairet, Nicolas Imbert le dernier de la commune de Baugé présents aux informations que nous avons fait au sujet du susdit assassina pour avoir pu rien découvrir : de suite le dit Jacques Gaudais nous auroit conduit sur le bord du grand chemin où il nous auroit fait appercevoir que le dit Thiot était enterré et toujours en notre présence et du susdit dénommé de l’autre part le dit François Raveneau père et fils auroient déterré le dit corps pour le mettre dans un cercueil préparé à cet effet avoir reconnu que le dit Thiot est mort de mort violente et qu’il a été tué par arme à feu en conséquence et attendu que sa mort est connue pour avoir été assassiné par la révolution de la guerre actuelle et que toute recherches à cet égard deviennent inutiles que rien ne s’opposoit à ce que le dit corps fut inhumé suivant la forme ordinaire, nous avons comme dit fait faire une perquisition tant dans les poches d’un mauvais gilet que d’une grande culotte dont était vêtu le mort on avoit trouvé dans une des poches du dit gilet un couteau au manche de buis, un canif à manche de corne, le tout que nous avons déposé à notre greffe jusqu’à ce qu’il en soit ordonné et après le dit corps a été ensevelis et porté au bourg du dit Lasse pour y être inhumé etc... » 

     

    Formules de clôture de l’acte illisible.

     

    René Thiot était maître chirurgien à Pontigné, il avait épousé en ce lieu, le 7 janvier 1765, Magdeleine Chesneau, née le 14 septembre 1741 à Pontigné, fille de Félix Chesneau, avocat au Siège de Baugé et de Jacquine Bourguinon.

    Et pour terminer, quelques photos de Pontigné...

     

     

     

     

    Sources : 

     

    . Archives Départementales du Maine-et-Loire, tous droits réservés- décès de la commune de Lasse. Acte de mariage de René Thiot 7 janvier 1765 Pontigné -vue n°117/172. Copie de l’acte de décès de René Thiot. Vue n°79/302 Lasse -12 messidor an 3.

    . Cadastre Napoléonien 1837 - Tableau Assemblage – commune de Lasse- 3P4/179/1- Lieu-dit les Chevaliers. 

    . Dictionnaire Historique-Géographique et biographique de Maine-et-Loire, Tome III page 258 -Célestin Port. 

    . Photo : de l’auteur. 

                                   

    X. Paquereau pour Chemins Secrets 

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :