• Laurent Hallereau....

    La Baïonnette royale

     

     

    Laurent Hallereau....Hallereau Laurent, est né le  26 juillet 1773 et baptisé le 27 à la Chaussaire. Il est le fils de Mathurin Hallereau, maçon et de Julienne Mary. Le parrain a été Laurent Mary, oncle maternel et marraine Renée Sourisse. Il se marie vers l’an V avec Jeanne Rompillon, née le 10 novembre 1762 à Saint-Georges-du-Puy-de-la-Garde, fille de Michel Rompillon, tissier et de Jeanne Boussion. De cette union sont issues : Marie-Jeanne Hallereau née le 12 messidor an VII (30 juin 1799), Jeanne Hallereau née le 21 germinal an 11 (11 avril 1803).

    Laurent Hallereau décède le 25 février 1848 à la Chaussaire et Jeanne Rompillon, le 23 janvier 1849 également à la Chaussaire. En 1793 il est âgé de 20 ans et prend les armes contre la République. Très grièvement blessé, il est laissé pour mort sur le champ de bataille de Cholet. Il dépose une demande de pension le 20 mai 1825 à la Chaussaire. Il fait partie des rares rescapés de la Virée de Galerne et la liste des combats auxquels il a participé est assez impressionnante. Son beau-frère, Michel Rompillon, né le 9 mai 1764, tisserand a été blessé à Coron en combattant dans les armées Vendéennes et étant enfin rendus dans cette commune, il fut pris par les républicains qui l’ont tué. Son épouse Perrine Boisgas touche une pension de 40 francs annuels. (dossiers Vendéens- cote 1M9/64).

     

    Demande de pension le 20 mai 1825

     

    « Laurent Hallereau, maçon, âgé de 52 ans, demeurant au bourg de la Chaussaire, arrondissement de Beaupréau

    A son Excellence, Monseigneur, secrétaire d’Etat au département de la Guerre, Monseigneur, j’ ai fait honorablement, avec intrépidité toutes les guerres de la Vendée dans les armées Royales, sous des chefs aussi belliqueux que célèbres, par dévouement, amour et vénération pour l’autel et le trône, pour les descendants de Saint-louis, pour l’auguste famille des Bourbons si justement chérie et adorée. Pour prix de ma fidélité, j’ai été grièvement blessé, mutilé, j’ai reçu sur la tête sept coups de sabre, trois coups de bayonnettes sur le corps et deux autres au bras gauche ; j’ai été dépouillé, laissé tout nu et pour mort baignant dans mon sang sur le champs de bataille. Par suite de mes blessures je suis toujours souffrant, à peine puis-je travailler, cependant je suis sans fortune et n’ai d’autre ressource que le produit de mes sueurs et une modique pension de cinquante francs que sa Majesté à daigner m’accorder, je suis époux et père. Vous le sentez Monseigneur, cette pension est loin de subvenir au premier besoin d’un ménage au déclin de l’âge où les forces s’éteignent où les douleurs et les infirmités accroissent, l’avenir ne s’offre à moi qu’avec effroi, la misère m’épouvante ; souffrez donc Monseigneur que j’ose vous supplier de jeter un regard de bienveillance sur un Vendéen mutilé pour la cause sacrée de la légitimité et de le faire participer aux nouveaux secours que sa Majesté se plaît à répandre dans un païs arrosé par le sang de la fidélité, dans cette espérance qui adoucit le poids de mes maux, ma gratitude s’éternisera et je bénirai vos jours . Je suis avec un profond respect Monseigneur, de votre Excellence le plus dévoué et le plus humble de vos serviteurs .

    Ne signe.

    A la Chaussaire le 20 mai 1825.  Certifié par : B,du Doré, Chevalier de Saint-Louis, ancien chef de division – Tristan Martin, Chevalier de Saint-Louis, ancien adjudant général Vendéen – Martin-Baudinière, Chevalier de Saint-Louis, ancien colonel Vendéen. »

     

    Enumération des Batailles

     

     « Ennumération des noms des batailles, combats et sièges dans lesquels Laurent Hallereau, maçon, âgé de 52 ans, demeurant au bourg de la Chaussaire ; a pris une part active au cours des années 1793, 1794 et 1815, en qualité de soldat dans les armées Royales de l’Ouest

     - à Beaupréau – à Machecoul – à Luçon – à Châtillon aux deux batailles – à Nantes à la St Pierre – à Treize-Septiers  – à Chalan – à St Cire - à Vihiers - à Coron - à Vezins - à Nueil sous Passavant  - à Doué deux fois - au Pont-de-Cé – à Martigné-Brian - à Thouars - à Fontenay - à Cholet  C’est là qu’il a reçu sept coups de sabres et cinq coups de bayonnettes. »

    C’est plutôt à la bataille de Cholet du 8 février 1794, au retour d’Outre-Loire qu’il fut blessé, car en raison de la gravité de ses blessures, il n’aurait pas pu faire la Virée de Galerne. Et c’est peut-être dans ces circonstances qu’il a pu faire connaissance avec sa future épouse, Saint-Georges des Gardes n’étant pas très loin de Nuaillé.  Le 8 février 1794, 4 à 7000 Vendéens réunis à Nuaillé par le Général Stofflet attaquent Cholet. Le général Républicain Moulin, se tire une balle dans la tête pour ne pas être capturé. La Colonne de Cordellier reprend la ville et les Vendéens se retirent sur Nuaillé, aux Cerqueux de Maulévrier et  à Saint Lambert.

    Après le passage - à Chateau Gontier - à Entrain - à Laval - à Dol - à Fougères - à Avranches - à Granville  - à Pontorson - à Blain - à Angers - à La Flèche - au Mans - à Ancenis - après le retour de la Loire - à Gesté - à Beaupréau - à Chollet.

    À partir de cette date ne participe plus aux combats de 1795, 1796, 1799. (certainement à cause de ses blessures.  Enfin à Rocheservière, à cette dernière affaire, Hallereau était sergent.

    Certifié véritable par nous chefs Vendéens – Le 20 mai 1825.

     

     

    Certificat médical

     

     

    « Nous soussignés, Oger, maître en chirurgie et Dupouët, médecin résidants à Beaupréau 4eme Arrondissement de Maine-etLoire, certifions que Laurent Hallereau âgé de quarante deux ans, maçon natif de la Chaussaire et y demeurant porte les cicatrices de sept coups de sabre sur la tête, deux coups de bayonnette au bras gauche à la partie inférieure : trois autres coups de bayonnette au ventre : toutes ces blessures l’ont réduit à un état déplorable en foi de quoi nous lui avons délivré le présent à Beaupréau le 23 mai mil huit cent seize.

     Signé : Dupouët Lergulière. »

     

    Laurent Hallereau....

     

     

    Certificat du Maire

     

    « Nous soussigné maire de la commune de la Chaussaire, canton de Montreveault 4eme arrondissement de Mainne et Loire Sertifionts sur nostre responsabilité personnelle et sur latestation des sieurs Mathurin Coëffard, de Pierre Guitton, et de Mathurin Lebas, touts trois habitants en cette commune et que nous déclaronts bien connaître, que le nommé Laurent Hallereau maçon, ancien soldat Vendéen âgé de quarante deux ans et dix mois, a été blessé à la bataille de Cholet, d’après son retour de la bretagne ou a peut près en 1795, et a reçu sept coup de sabre sur la têtte et cinq coup de baÿonnette trois au corps et deux au bras gauche, et dépouillé tout nus et laissé pour mort sur le champ de bataille, et momentanément ses ancienne blessure de vaquer à son travail.  C’est pourquoi nous lui avonts délivré le présent pour lui servir et valoir ce que de raison. Les trois témoins ont déclaré ne savoir signé en la mairie de la Chaussaire le dix mai mil huit cent seize ».

     Signé : Chevalier

     

    Sources : Archives Départementales du Maine et Loire - tous droits réservés, dossiers vendéens – cote 1M9/208 - Hallereau Laurent – Photo de l’auteur.

     Xavier Paquereau pour Chemins secrets


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