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Massacres à la Coudre et au Breuil-sous-Argenton....
Massacres à La Coudre et au Breuil-sous-Argenton...
Il y aurait bien une étude à faire de tous les villages du pays argentonnais durant la période révolutionnaire et le travail historique considérable de l'abbé Michaud (1859-1841) reste bien souvent mal connu. Nous nous réservons pour plus tard, l'épluchage systématique des données de chaque paroisse et des noms et faits de leurs combattants de 1793.
En attendant, voici deux lieux de massacres par les colonnes infernales à la Coudre et au Breuil-sous-Argenton.
La Coudre et la croix du massacre...
Cette croix édifiée le 9 septembre 1934 par le Souvenir Vendéen fera l'objet d'une ré-inauguration le 27 juin prochain lors d'une journée organisée par l'association.
Elle est là pour rappeler qu'à une date inconnue (janvier 1794 ?), plusieurs paroissiens sortant de la messe dominicale furent massacrés par une colonne républicaine. Cette colonne alla ensuite, non loin de là, incendier le château de la Coindrie où ils tombèrent sur une vieille femme. Les soldats lui mirent les pieds sur des charbons ardents pour lui faire dire où étaient les propriétaires et où ils avaient caché leur argent.
L'église de la Coudre
La croix du Massacre
Le Breuil-sous-Argenton...
Les Moulins de Trobel, (il n'en reste plus qu'un de nos jours sur les deux que la colline comptait) ont vu se passer bien de tristes choses : deux frères Nicolas, furent tués non loin des moulins, dans un combat contre les soldats républicains (une soeur de ces deux hommes était quant à elle détenue à Bourges). Tout près d'ici, au carrefour des chemins du Breuil à Balin et du Breuil à Genneton se dresse une croix dite "Croix Chaigneau", du nom du prêtre qui l'avait faite édifier. Ici, fut massacrée une quantité importante de personnes des environs par la colonne infernale de Grignon. Le temps n'a pas conservé leur nombre exact. La croix fut érigée et bénite le 15 août 1880.
L'un des moulins de Trobel, subsistant aujourd'hui
Dans la grande salle de la cure du Breuil, c'est une femme qui sera brûlée vive...
L'église et la cure
On notera au passage que c'est non loin du bourg, aux Brissonnières que Grignon faisait son rapport à Turreau au soir du 18 mars et de la terrible déroute de ses troupes aux Oulleries .
On trouve dans les registres de l'état civil du Breuil-sous-Argenton une curieuse affaire que nous livrons au lecteur :
Le Breuil-sous-Argenton
Etat-civil (1793-an X - Décès)
"Sur l'extrait du procès-verbal dressé par l'officier de police du canton et commune d'Argenton-le-Peuple, en datte du dix huit nivôse l'an deuxième (mardi 7 janvier 1794, NDLR) de la république française qui constate que Pierre Renaudin, âgé de trente-six ans ou environ, marchand et demeurant en la commune de Cersais, a été trouvé baignant dans son sang sur les sept à huit heures du soir sur le chemin du Breuil à Argenton .../... par le citoyen Audebault (?), maréchal en cette commune, par le citoyen Gachet compagnon maréchal, par Pierre Masseau, bordier, et par le citoyen Galinau (?), journalier, tous de cette commune ; le dit officier de police assisté du citoyen Pivoy (?), officier de santé du chirurgien de la .../.../... à Argenton, et de la municipalité de la ditte commune, ont fait la visite du corps qui venoit d'être apporté chez le citoyen Coqueval au ... en la même commune du Breuil par les sus-nommés. Il s'est trouvé qu'une bale lui avoit entré par le frond et sorti pas le crâne et ont justifié que le dit Renaudin étoit mort. Et que l'on pouvait l'enterrer et ont signé le procès.
Lequel procès-verbal nous a été remis le même jour.
Nous dits officier public pour recevoir les actes de naissances, en cette commune, avons rédigé l'acte de décès dudit Pierre Renaudin, marchand en la commune de Cersais, natif en la commune de Saint-Clémentin, fils de défunt Antoine Renaudin, meunier, et de Marie-Anne Normandin, aussi de la commune de Saint-Clémentin ; lequel était époux de Perrine-Jullienne, demeurant au Colombier, commune de Cerisais. Ledit acte étant rédigé après l'inhumation du corps le dix-neuf nivôse en présence de sa femme et de la soeur de sa femme, d'Etienne Clémenceau tisserand et ci-devant sacristain en cette commune. Et des quatre témoins sus-nommés qui ont tous déclarer ne savoir signer. Et avons signé pour savoir et valoir ce que de raison.
COQUEVAL"
Dans les registres paroissiaux, le seul Renaudin qui pourrait correspondre à notre assassiné est né de Jean Renaudin et de Françoise Renaudin...
RL
Mai 2015
D'autres informations ici.
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Commentaires
Merci l'ami ! Il y en a encore beaucoup à faire dans le courant de l'été, notamment sur pays de Charette.