• Louis Péault, janvier 1794 à Pouzauges....

     

    Janvier 1794, 

    Les ''Patauds'' de Pouzauges reçoivent une bonne leçon... 

                                           

     

     

    Louis Péault, janvier 1794 à Pouzauges....La mise en route des Colonnes Infernales a forcément donné des ailes aux ''bobos'' de l'époque, qui d'ailleurs n'en ''mènent pas large'' dans leurs gros bourgs républicains. Les ''Patauds'' de Pouzauges n'échappent pas à ce phénomène.

    En effet, ceux-ci commencent à faire les ''kékés'' dans les rues de Pouzauges, réfugiés dans un premier temps dans des lieux beaucoup plus calmes :

     

    « Ils reparurent en grand nombre dans leurs foyers, et sur plusieurs points même ils rétablissent leurs clubs et leur garde nationale. Comme ils se figuraient qu'il n'y avait plus de danger à courir pour eux, ils affectèrent le plus ardent patriotisme et des bravades ridicules. Parmi ces Patriotes lâches et fanfarons ceux de Pouzauges se firent surtout remarquer. Ils invitèrent leurs amis disséminés ça et là à venir les rejoindre, et bientôt ils formèrent une troupe assez nombreuse. Ils paradaient, le fusil au bras, exaltant leur courage par des chants criards d'un nouveau genre, et menaçaient d'exterminer les aristocrates jusqu'au dernier, surtout quand quelques rasades du petit vin du cru leur avait fait prendre une attitude crâne et furibonde. 

    Mais ils ne devaient pas faire ostentation longtemps de leurs rodomontades. Près d'eux était un homme dont ils ne soupçonnaient pas la présence et qui allait faire évanouir toute leur ardeur belliqueuse. 

    C'était Péault*, du village des ''Barres'', ancien garde chasse de M. de Grignon. Petit de taille, mais aux allures brusques et quelque peu frondeuses, plein de sang-froid et fertile en ressources, rusé par calcul et audacieux par caractère, il s'était toujours fait remarquer parmi les plus braves Royalistes. Il y avait en lui du général et du braconnier, il était bon et simple, du reste, avec ses compagnons d'armes et s'en faisait aimer. Tous le suivaient avec confiance. 

    Or, ce Péault, lassé des parades ridicules et insultantes des citoyens de Pouzauges va trouver Joseph Bonin, un brave de la Pommeraie-sur-Sévre, et lui dit : ''Il faut que tu me donnes un coup de main. Ces lourdauds de Pouzauges s'imaginent être les maîtres du pays, ils jurent comme des damnés, ils hurlent comme des loups, je suis fatigué de leur sottises, il faut leur infliger une leçon, et puisqu'ils nous croient tous morts, prouvons-leur qu'ils se réjouissent trop vite''. 

    Bonin promet de le seconder et de rassembler du monde ; seulement il demande huit jours de délai pour se guérir complètement d'une blessure qu'il a reçu à la cuisse. 

    Pendant ces huits jours, Péault, de son côté, réunit un certain nombre d'hommes, et au jour dit, ils se trouvent deux cents dans le bois de l'Ondrière. 

    Afin de prendre les Patriotes comme dans un filet, Péault divise sa troupe en trois bandes : il met Uvelin à la tête de la première, confie la seconde à Bonin, et se réserve la troisième. Leur marche est dissimulée. Uvelin va se porter au nord-est de Pouzauges, vers le Puyremeau, Bonin s'arrête près du château, tandis que Péault se dirige vers le petit faubourg de Bourbelard. Les trois colonnes ne devaient donner que lorsque Péault aurait tiré un coup de fusil. 

    Les Patriotes de Pouzauges n'avaient pas le moindre soupçon de ces dispositions et du danger qui les menaçait. En apercevant les patriotes parader sur la place publique, un soldat de Bonin voulut tirer : c'est contre la consigne, dit celui-ci, attendons. Il n'attendit pas longtemps. Péault arrivé au centre de Bourbelard, donne le signal convenu, et étend mort un garde national ; il en coucha un second par terre au moment où ce patriote débouche d'une rue transversale ; il va derechef frapper d'une troisième balle un curieux qui sortait la tête d'une croisée lorsqu'une pierre faisant saillie, fait dévier le projectile. A ces détonnations, les trois colonnes s'avancent en poussant des cris, mais elle ne trouve aucun ennemi. Les Républicains terrifiés s'étaient échappés comme une troupe d'alouettes, dit le narrateur, par le côté du bourg qui était resté libre. Le combat était fini avant d'avoir commencé. 

    Péault recueillit les armes abandonnées et détruisit les insignes de la République qui lui tombèrent sous la main. Il avait puni la jactance de ses ennemis ; il se trouvait satisfait. Il quitta Pouzauges et licencia ses hommes. De leur côté les Patriotes ne donnèrent plus signe de vie jusqu'au retour des armées républicaines » 

    Louis Péault, janvier 1794 à Pouzauges....

     

    *Louis Péault est né le 5 janvier 1749 à la Pommeraye/Sèvre, il est le fils de Louis Péault et de Marie-Magdeleine Garnier. Il est Sergent du Marquisat de Pouzauges – bordier au village des Barres – tisserand – Garde Chasse de Monsieur de Grignon au château des Echardières- garde champêtre à la Restauration. Il épouse en premières noces à la Tardière, Jeanne-Rose Tessier-Texier, le 23 juillet 1776, fille de Pierre Texier et de Jeanne Boutet, décédée au Vieux-Pouzauges le 30 octobre 1786.

      Le 28 août 1787, il épouse en secondes noces Marie-Anne Tisseau, veuve de François Devannes. De ces unions, entre autres enfants sont issus :

    . Louis-Bonnaventure Péault, décédé le 13 juin 1778 (1an) au Vieux-Pouzauges

    . Louis-Philippe Péault, né le 15 juin 1779 au Vieux-Pouzauges.

    . Marie-Rose Péault, née le 17juillet 1781, idem.

    . Jeanne-Rose Péault, née le 11 janvier 1786, idem.

    . Prudence Péault, née le 24 juillet 1797, idem.

     

    Il participera au fameux siège du château de Saint-Mesmin en février 1796.

     

    Louis Péault est décédé le 29 février 1816 au Vieux-Pouzauges, il n'a pu bénéficier des bontés du Roi.

       

    Sources:   

    . Archives Départementales de la Vendée, tous droits réservés- état civil et registres paroissiaux du Vieux-Pouzauges-la Tardière. 

    .Cadastre de Pouzauges-Tableau d'assemblage 1840 -Pouzauges ville développée au 5000ème. Bourg Belard et Puy Trumeau. 

    .Abbé Deniau - Histoire de la Guerre de la Vendée -TomeIV – pages 145,146. Siraudeau éditeur – Angers. 

    Photos: de l'auteur. 

     

                                                          

     

    X. Paquereau pour Chemins Secrets 


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :