Le billet de fin d'année...

 En cette veillée de Noël, il n'y aura pas eu d'orgie de nourriture ni de cadeaux sous le sapin à la maison. J'ai été habitué a de "petits Noëls" dans ma famille et je ne le regrette pas. Qui plus est, rien de tel que le calme et la tranquillité de cette soirée pour écrire, loin des flonflons d'une fête qui n'a plus rien à voir avec la naissance du Christ et les devoirs que celle-ci impose aux chrétiens, en premier ceux du partage et de la modestie.

   L'année 2015 se termine et ce fut un réel plaisir d'animer ce petit blog et de pouvoir l'enrichir des publications de deux nouvelles personnes. Xavier Paquereau, infatigable chercheur, dépouillant les archives départementales et diocésaines pour nous présenter ses nombreux ancêtres vendéens et le portrait de quelques prêtres réfractaires ainsi qu'Angélique B., mère de famille, qui nous procurera en 2016 de nombreux reportages sur les croix du pays de Boismé et de la Chapelle-Saint-Laurent. Quel plaisir aussi de constater que ce blog, associé à celui de "Vendéens et Chouans" a pu organiser 6 sorties vendéennes au cours de l'année 2015.

 En effet, tout à commencé au "Pont-Paillat" le 1er février dernier. De 5 ou 6 passionnés que nous devions être pour une sortie à "beurnasser" dans la boue d'un authentique chemin creux contemporain de deux grandes batailles vendéennes, nous avions eu la surprise de nous retrouver à 15 personnes une fois sur place. Le mot avait été passé et il fut décidé de baptiser cette troupe formée spontanément du nom étrange des "Amis du Pont-Paillat". Il y avait là des "commentateurs" de Chemins secrets désireux de se rencontrer autrement que virtuellement, des membres de diverses associations, des novices et des confirmés en matière de Vendée et puis vint le président d'une association culturelle et régionaliste de la Vienne n'hésitant pas à faire la longue route depuis le Haut-Poitou avec ses adhérents afin de découvrir l'ampleur des événements de 1793/1794 et leur impact sur l'histoire de France. Du moins sur cette partie de l'histoire que Paris rechigne farouchement encore à enseigner et à reconnaître. Voici des gens, dont beaucoup ne se connaissaient pas au départ, d'opinions souvent neutres ou différentes qui ont ainsi appris que l'on peut aussi faire passer des messages sans s'agresser mutuellement et que l'apport d'un saucisson ou d'une bouteille de vin peuvent faire bien plus que des effets de manche emphatiques pour une reconnaissance générale du génocide vendéen... Eh oui, si les archives sont la base de la connaissance (on voit en général beaucoup plus de royalistes de salons sur Facebook que dans les salles de lecture), il n'en est pas moins vrai que les traditions orales et le terrain sont de la plus haute importance. Ce sont eux qui donnent une consistance, que dis-je, une conscience, de ce qui s'est passé réellement.

   Remercier tout le monde me semble long et fastidieux mais j'y tiens, notamment pour Nicolas, historien émérite, qui malgré un travail monstre pour la plus ancienne des associations vendéenne en sus de son emploi en entreprise répond toujours présent. Ma femme, bien entendu pour ses heures et ses nuits à compulser des dossiers improbables, ses vérifications de dates, tout en assurant avec brio son rôle de gestion de la maison. Merci à Xavier pour ses recherches "carrées" comme seul un ancien enquêteur de métier en a le savoir-faire, à Marie-Odile, pour ses anecdotes et ses connaissances discrètes mais efficaces. Merci encore à Arnaud, Jordan et Sixte pour la fougue de leur jeunesse et l'esprit qui les anime. De même pour Marie-Charlotte pour son sens de l'organisation, Pascal et Guy pour leur sens de la communication et Jacques pour ses vieilles histoires de terrain qui fleurent bon la terre humide et le sabot crotté. Merci encore à Martine et Jean. Lorsque l'on voit les yeux de Martine briller de pleurs au détour d'une croix rappelant un massacre de colonne infernale, on sait que la mission a réussi...

   L'année 2016 va bientôt commencer et nous verrons une foultitude de sorties se dessiner. Des énigmes sur Charette, des secrets sortis des tréfonds d'avant le Concordat de 1801 et d'après, des lieux que connurent Stofflet, Marigny et leurs hommes et que le temps a préservé.

  Joyeux et saint Noël à tous. La flamme ne vacille pas ce soir et elle me rappelle au travail.

    RL

 Nuit de Noël 2015