• Crochard de la Crochardière....

     

    Applaudir à sa fenêtre peut vous faire perdre la tête… 

     

     

    On a dit que l'imprudence de l'abbé Crochard de la Crochardière, après la prise de Baugé par les Vendéens, avait attiré l'attention sur son frère, Monsieur Armand-René de Crochard de la Crochardière, ancien gouverneur du château et de la ville de Baugé. Ce n'est pas tout à fait exact.

    Ce dernier s'est mis à sa croisée à l'approche des Vendéens, en criant ''Vive le Roi'' et en applaudissant avec ''un air de satisfaction''. Très importante cette précision, en république, être satisfait est une circonstance aggravante.

     

    Voici le compte rendu de son jugement.

     

    « Département de Maine et Loire.        

    Commission Militaire.              

    Le 20 Brumaire de l'an 2 (Dimanche 10 novembre 1793) a été condamné à mort ; 

    Armand-René Crochard, dit de la Crochardière, ci-devant noble, & décoré de la Croix du ci-devant ordre de Saint Louis, atteint & convaincu ; 

     

    1° d'avoir eu des intelligences avec les brigands de la Vendée. 

    2°d'avoir manifesté publiquement des sentiments royalistes & contre révolutionnaires dans la ville de Baugé. 

    3° de s'être mis à sa croisée, a l'approche de six à sept brigands dans la ville de Baugé, en criant : ''Vive le Roi, mes chers Messieurs'' & frappant dans ses mains à plusieurs reprises, avec un air de satisfaction. 

    5° d'avoir provoqué au rétablissement de la royauté & à l'anéantissement de la république française. » 

     

    Crochard de la Crochardière....

    C'est à l'une de ces fenêtres de la Cour-Boutrais qu'Armand-René de Crochard à crié ''Vive le Roi mes chers Messieurs'' avec un air de satisfaction.

    Crochard de la Crochardière....

    « Armand-René de Crochard, fils d'Armand-René, né à la Flèche en 1719, fit une honorable carrière militaire dans le régiment de Piémont et fut mis en retraite en 1756 avec la croix de chevalier de Saint-Louis et le grade de capitaine. Dès 1759, il fut nommé en survivance gouverneur de la ville et du château de Baugé et succède en 1765 au titulaire Alexandre-Louis de Saint-Offange.

    Il fut solennellement installé le 20 avril et habita alors le château de Baugé, quand il n'était pas à la Crochardière.  

    Le 18 septembre 1790, il en remit les clefs au district et se retira dans l'immeuble actuel de la Cour-Boutrais, où il vécut fort oublié. Mais l'imprudence de son frère l'abbé, après la prise de Baugé par les Vendéens attira l'attention sur lui. Arrêté, il fut traduit à Saumur devant la Commission Militaire Félix qui le condamna à mort pour avoir eu des intelligences avec les Vendéens. Il fut exécuté le 10 novembre 1793 sur la place Bilange. Son frère, qui n'était que clerc tonsuré, refusa le serment. Il résidait à Fontaine-Milon. L'on ignore son sort. Leurs portraits se trouvaient au château du Châtelet en Fontaine-Milon.» 

     

     

    Sources 

     

    . Archives Départementales de Maine et Loire – Affiches d'Angers n°178 – du octidi 28 Brumaire de l'an 2 – le lundi 18 novembre 1793.vue 22/38. 

    . Dictionnaire Historique, géographique et biographique de Maine et Loire – Tome I – Célestin Port page 855. 

    . Photos : Guillotine aux enchères extraite du Parisien du 25 mars 2015. 

    .Photo de l'auteur : La Cour-Boutrais, actuellement au 8bis rue de la Girouardière à Baugé. 

                      

                                                                 

     

    X. Paquereau pour Chemins Secrets 


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