• Convoi républicain à Tiffauges....

                        

    Attaque d'un convoi républicain à Tiffauges, 

    le 1er Germinal de l'an II.

     

     

                                      

    Convoi républicain à Tiffauges....En ce printemps de 1794, il ne fait pas bon s'aventurer par les grands chemins ni par les chemins creux du bocage... Le secteur de Mortagne - Tiffauges – Clisson - Nantes est extrêmement dangereux. Les républicains y subissent embuscades sur embuscades. Les Vendéens saoulés par les massacres de leurs familles ne respirent plus que vengeance, ils ne font pas de prisonniers.

    Seul un acte de décès d'un garde national de Nantes, enregistré en 1796,  nous informe de l'attaque d'un convoi républicain à Tiffauges le premier Germinal de l'an 2. (21 mars 1794).

     

    Alexandre-François Chaillou, garde national de la ville de Nantes, faisant partie de l'escorte d'un convoi républicain à Tiffauges est tué le 1er Germinal de l'an 2.

     

    Voici l'acte de décès :

     

    Convoi républicain à Tiffauges....

     

    « Le vingt et un Vendémiaire, an quatre de la République une et indivisible, à dix heures du matin, moi, Julien-François Douillard, officier public, élu pour constater l'état civil des citoyens d'après les rapports faits à l'état major, et le renseignement pris par le commandant de la garde nationale à Nantes, et le certificat de Louis Dufeu adjudant général, commandant provisoirement la dite garde nationale, annexé au tableau des citoyens qui sont morts en escortant un convoi pour Tiffauges, le premier Germinal de l'an second, déposé au bureau des actes civils de cette maison commune ; j'ai rédigé le présent acte de décès de Alexandre-François Chaillou, imprimeur en indienne, fusilier au bataillon des Ponts de la dite garde nationale, natif de Challans, département de la Vendée, époux de Marie-Jeanne Chapillon, demeurant section d'outre Loire, rue Jacques, lequel fut tué en escortant le dit convoi le premier germinal de l'an second, âgé alors d'environ trente ans. Fait à la maison commune de Nantes – sous mon seing, les dits jour et an. 

     

    Signé Douillard, officier public. »

     

    Convoi républicain à Tiffauges....

     

    Nous parlerons du contexte, car je n'ai retrouvé aucune trace de ce convoi. En ce début de Germinal de l'an deux, c'est l'évacuation de Mortagne par les Républicains. Le trois Germinal, on nous dit que le fort de Tiffauges est évacué depuis deux jours, donc le départ des Bleus date du 1er Germinal. Un deuxième convoi serait parti de Nantes pour Tiffauges à cette date... ou y a t-il eu confusion entre les deux convois ?

    « La colonne républicaine ; qui évacue Mortagne passe à Tiffauges dont le pont est coupé et le fort évacué depuis deux jours » Alors, que sont devenus les Bleus du fort de Tiffauges ??? Les chemins sont infestés de Royalistes... La colonne progresse vers Clisson.... ''A peine arrivés au bourg incendié de Gétigné, à demie lieue de la ville ; l'avant garde trouva des Brigands armés et déterminés à disputer le passage, il fallu se battre, les Brigands furent repoussés jusqu'à Clisson, où ils furent encore délogés.''

    ''Rendus au Pallet on aperçut environs trois ou quatre cents paysans embusqués dans une gorge de montagne, au bas de laquelle était une petite rivière, dont ils avaient grossi le gué en fermant les palles d'un moulin*. Les Républicains réunis aux citoyens de Mortagne sans avoir égard à l'avantage du poste, attaquèrent les Brigands avec un feu si vif qu’ils n'y purent tenir, ils voulurent se retrancher sur la montagne, ce fut inutile ; les soldats passèrent la rivière et les chassèrent encore, les Brigands perdirent plusieurs d'entre eux dans les trois actions et la République n'eut qu'un homme blessé.... »

     

    * Il s'agit du moulin à eau appelé ''Moulin Sanguaise'' près de la butte Abeillard, non loin de la chapelle Sainte Anne ; Les Vendéens s'étant embusqués dans les ruines de la butte dominant une gorge profonde, où coule la Sanguèze.

    Convoi républicain à Tiffauges....

    Convoi républicain à Tiffauges....

     

    Alexandre-François Chaillou est né le 31 août 1764 à Challans, il est le fils du ''Sieur François Chaillou et de Demoiselle Marie-Angélique Joubert'', son parrain est Alexandre-Gabriel Macé de la Barbelay** ; En 1793 il exerce la profession d'imprimeur en indienne à Nantes. Il a épousé Marie-Jeanne Chapillon.

     

    Convoi républicain à Tiffauges....

     

    ** Famille de gentilshommes où l'on rencontre des officiers sous l'ancien Régime, propriétaire du château de la Proutière à Challans. 

     

    Dans ce même convoi a été tué le garde national Pierre Leguen, serger, époux de Magdeleine Chauvin, originaire de Saint Molf, âgé de 34 ans, fusilier au bataillon des Agriculteurs.

     

     

    Sources : Archives Départementales de la Vendée,  état civil de Challans, tous droits réservés - Armée de l'Ouest, évacuation de Mortagne 3 et 4 germinal an 2 - SHD B5/8-93 24 mars, vues 14,15,16- Archives Militaires de la guerre de Vendée conservées au service historique de la défense à Vincennes – correspondances armée de l'Ouest. Archives Départementales de Loire Atlantique cadastre de 1811 du Pallet section G1 du bourg. Archives de la ville de Nantes – Section Ponts et Outre Loire - décès an 4, 1796 - vue n°7/71 - Gravure : L'embuscade de Everiste Carpentier - Photo de l'auteur.

    Suite ici.

                                                 

     

     Xavier Paquereau pour Chemins Secrets 


  • Commentaires

    2
    xavier
    Samedi 23 Décembre 2017 à 18:33

    Dans mon prochain billet sur le sujet, j'en suis à 33 gardes nationaux de tués...

    Pouvez-vous me donner les références des dossiers présentés au Directoire??

    Et merci de vos commentaires.

    Joyeux Noël

    Xavier Paquereau

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    1
    Eric Guyot
    Samedi 23 Décembre 2017 à 12:59

    On connaît nominativement au moins 27 gardes nationaux de Nantes péris à ce combat du 1er germinal an II.

    Sur les 16ème et 17ème états de pensions présentés au Directoire exécutif par le ministre de la guerre pour être proposé au Corps législatif (en ligne sur Internet) on trouve mention de 15 gardes nationaux tués " le premier germinal an 2 en escortant un convoi pour Tiffauges" et dont les veuves sont proposés pour des pensions : Louis ADES (16ème état p 156) François BLANDIN (ibid p 157) Pierre BAUTHAMY (ibid p 158) Rolland CANTIN (ibid p 159) René CUINIER (ibid p 160) Julien MICHé (ibid p 164) René ROCHETEAU (ibid p 165) Pierre LIVERNY (17ème état p 172)  Pierre LEGUEN (ibid p 172) Louis LECHAL (ibid p 173) Alexis MARTIN (ibid p 174) Claude PETIT (ibid p 176) Jean-Baptiste POULIN (ibid 176) André PRIOU (ibid p 176) et Pierre RENAUD (ibid p 177).

    Par ailleurs sur les registres de l'an IV de la section Concorde de Nantes (archives municipales de Nantes numérisées, vues 64 à 37 sur 96) on trouve l'enregistrement tardif du décès de 5 gardes nationaux du bataillon du Change de la garde nationale de Nantes tués à ce combat : Louis Etienne LECHAT (dont la veuve Jeanne GICQUEL est sans doute la même que Anne GUQUEL veuve de Louis LECHAT pensionnée sur le 17ème état) Alexis MARTIN (dont la veuve Jeanne Sophie MEUNIER est pensionnée sur le 17ème état) René ROCHETEAU (dont la veuve Louise HUBERT est pensionnée sur le 16ème état) Jean ENUS et François PAILLUSSEAU.

    Sur les registres de l'an IV de la section des Ponts et d'Outre-Loire de Nantes (archives municipales de Nantes numérisées (vues 7 à 9 sur 71) on trouve l'enregistrement tardif du décès de 10 gardes nationaux du bataillon des Ponts de la garde nationale de Nantes tués à ce combat : Yves ROPERT, Jean-François GOURDON, Alexandre-François CHAILLOU (dont vous reproduisez l'acte de décès) Jean-Jacques LANDAIS, Louis COESLIER, Louis-Marie-Alexandre PLISSONEAU, Georges POIVEY, Jean MARTIN (dont la veuve s'appelait Marie Magdelaine JAGUENEAU et qui est donc bien distinct d'Alexis MARTIN cité supra) Clair GILLET et Louis-Joseph PREVOST.

    Un examen plus complet des registres de Nantes permettrait sans doute de retrouver d'autres actes de décès, notamment celui de Pierre LEGUEN (dont la veuve Magdelaine CHAUVIN fut pensionnée, 17ème état, et dont vous évoquez la mort, sans doute d'après les registres de la section des Agriculteurs  - ?).

    Tous compléments m'intéressent.

    Eric Guyot

    23.12.2017

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