• Sauvegarde de l'église de Saint-Hilaire-de-Mortagne...

     

    A l'appel de l'association "Mortagne patrimoine de Vendée", nous avions rendez-vous ce jour pour un pique-nique et une mobilisation contre la destruction de l'église de Saint-Hilaire-de-Mortagne. Ce fut donc sans surprise que nous avons retrouvé plusieurs personnes connues dans le petit landerneau vendéen tels que Jean-Christophe Mênard des éditions Pays et Terroirs, Nicolas Delahaye, animateur du blog "Vendéens et Chouans", Jacques Chauvet, écrivain vendéen, des bénévoles du Puy du Fou, des passionnés d'histoire et de patrimoine et bien entendu des habitants du village, désireux de faire leur possible pour conserver leur église.

     

    On aurait pu s'attendre à une mobilisation plus importante, mais l'essentiel était assuré, notamment avec la présence de jeunes personnes dont on a bien senti la passion des monuments et plus particulièrement pour l'âme de leur village. Accueillis très amicalement par l'association et son président, les convives prirent leur temps pour le pique-nique et de nouvelles connaissances et discussions s’enchaînèrent joyeusement. Le moment de présenter l'église arriva et votre serviteur fut choisi pour assurer la présentation des verrières concernant les Guerres de Vendée. N'ayant pas eu le temps de préparer un exposé suffisamment consistant, je fus contraint à une certaine improvisation et je regrette ce soir d'avoir sûrement omis des choses, notamment dans la biographie du maître-verrier Degas, sur lequel, j'avais pourtant de nombreuses données, stockées.... à la maison.

     

    La journée se clôtura par un café avant que chacun ne retourne à ses pénates, certains participants étant venus de Nantes, spécialement pour soutenir la cause de cette malheureuse église. Si cette dernière devait être détruite, qu'adviendrait-il de ses vitraux, de ses statues du XVII° ? Faudra-t-il les ranger au fond d'un froid musée ou dans quelque cave obscure où ils risquent de finir oubliés ?

     

    Ces démolitions d'église en cascade ont le don de m'énerver au plus haut point, je l'avoue sincèrement, et Dieu sait que je suis très loin d'être un bon catholique. Un village français sans église n'est plus un village et j'aurais aimé que ceux qui prennent les décisions soient un peu plus conscients de ce qu'est la France...

     

    RL

    Mai 2015

     

    Sauvegarde de l'égilse de Saint-Hilaire-de-Mortagne....

     

    Sauvegarde de l'égilse de Saint-Hilaire-de-Mortagne....

    Vitraux vandalisés, sûrement pas par des militants d'extrême-gauche, mais plus probablement par quelques gamins mal élevés. Que coûterait un grillage ?

    Sauvegarde de l'égilse de Saint-Hilaire-de-Mortagne....

     

    Pour contacter l'association :

    Association Mortagne Patrimoine de Vendée

    2 bis rue du Calvaire

    85200 Saint-Hilaire-de-Mortagne

    06 82 25 41 75

     

     


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  • Journée en mémoire de l'abbé Desplobeins,

    petit compte rendu...

     

    Une fois de plus, notre petit groupe s'est retrouvé pour une sortie particulièrement agréable. La météo quasiment estivale a dopé les bonnes volontés et nous avons eu l'agréable surprise de voir arriver de nouveaux amis venus des confins de la Vienne et de la Charente que l'idée de rencontrer des passionnés des Guerres de Vendée avait motivé pour faire le déplacement. Notons au passage la présence d'une dame de La Châtaigneraie qui nous rejoignait pour la première fois.

    Le rendez-vous était pris sur la place de l'église de Puymaufrais où Patrick, chouan du Morbihan, était le premier arrivé sur place. Son costume n'a pas laissé indifférents l'assemblée et les passants.

     

    Journée en mémoire de l'abbé Desplobeins, petit compte-rendu....

     

     

    Comme prévu, nous nous sommes rendus ensuite au cimetière de Puymaufrais ou furent déposées quelques fleurs de nos jardins respectifs sur les tombes de l'abbé Desplobeins et de son successeur, l'abbé Biret.

     Les tombes de la famille de Béjarry étant dans ce même cimetière, Nicolas nous fit une allocution particulièrement détaillée sur les chefs vendéens de cette famille et déposa à son tour un petit bouquet sur la tombe d'Amédée de Béjarry.

     

    Journée en mémoire de l'abbé Desplobeins, petit compte-rendu....

     

    Votre serviteur traça ensuite une petite biographie du curé Desplobeins. Ceux qui veulent découvrir ou se replonger dans son histoire et celle de son village pourront lire l'article en lien.

    Nous prîmes ensuite le chemin du "Grand Bateau", longeant les rives du Lay, sur les pas de notre brave curé, afin de rejoindre le logis de la Ricotière où nous étions attendus.

     

    Une partie de l'assistance pendant la marche :

     

    Journée en mémoire de l'abbé Desplobeins, petit compte-rendu....

     

    Cascade sur le Lay :

     

    Journée en mémoire de l'abbé Desplobeins, petit compte-rendu....

     

    Le pont de la Rochette :

     

    Journée en mémoire de l'abbé Desplobeins, petit compte-rendu....

     

    L'arrivée à la Ricotière. On reconnaît "Julie", descendante de la famille du général Cathelineau.

    Journée en mémoire de l'abbé Desplobeins, petit compte-rendu....

     

    Journée en mémoire de l'abbé Desplobeins, petit compte-rendu....

     

    Un grand merci aux propriétaires des lieux qui nous ont accueilli avec beaucoup d'amabilité et servi gâteaux et rafraîchissements dont les marcheurs avaient bien besoin.

     

     Visite du grenier où l'abbé Desplobeins a dit des messes clandestines :

     

    Journée en mémoire de l'abbé Desplobeins, petit compte-rendu....

     

    L'endroit où il se tenait caché :

    Journée en mémoire de l'abbé Desplobeins, petit compte-rendu....

          

           L'intérieur de la cache :

    Journée en mémoire de l'abbé Desplobeins, petit compte-rendu....

     

           Arnaud qui explore à son tour la cache. L'abbé Desplobeins n'y est plus, mais pourtant il nous a semblé qu'il nous a accompagné toute la journée...

     

    Journée en mémoire de l'abbé Desplobeins, petit compte-rendu....

     

    L'escalier par où les nombreux paroissiens de Puymaufrais, de Saint-Vincent et de Saint-Ouen se pressaient pour assister aux messes interdites du curé Desplobeins :

    Journée en mémoire de l'abbé Desplobeins, petit compte-rendu....

     

    Le paysage des rives du Lay :

     

    Journée en mémoire de l'abbé Desplobeins, petit compte-rendu....

     

    Visite de la chapelle de la Ricotière. Nous pouvons y voir l'autel de l'ancienne église de Puymaufrais, miraculeusement préservé de l'incendie de cette dernière.

     

    Journée en mémoire de l'abbé Desplobeins, petit compte-rendu....

     

    Journée en mémoire de l'abbé Desplobeins, petit compte-rendu....

     

    Il faut bien se dire au revoir et l'assemblée tarde un peu...

     

    Journée en mémoire de l'abbé Desplobeins, petit compte-rendu....

     

    Nous concluons ce petit article par un grand merci à tous, à ceux qui sont venus de loin pour nous retrouver, et aux châtelains de la Ricotière dont l'affabilité fut particulièrement remarquée et appréciée. Nos petites sorties sont simples et sans prétentions, l'amitié et la bonne humeur y règnent. Elles n'ont pas la prétention de se substituer aux manifestations des grandes associations vendéennes et chouannes mais sont plutôt un moyen d'entretenir des liens et raviver la flamme de la mémoire dans le cœur de gens de tous horizons. La mémoire est l'affaire de tous et nous encourageons vivement tous ceux pour qui l'histoire à un sens, à s'engager, quelque soit leur niveau de connaissance, dans cette saine passion qu'est l'étude de leurs racines.

    Le compte-rendu de "Vendéens et Chouans" ici.

     RL

    Pentecôte 2015

     

     


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  •  

    Massacres à La Coudre et au Breuil-sous-Argenton...

     

    Il y aurait bien une étude à faire de tous les villages du pays argentonnais durant la période révolutionnaire et le travail historique considérable de l'abbé Michaud (1859-1841) reste bien souvent mal connu. Nous nous réservons pour plus tard, l'épluchage systématique des données de chaque paroisse et des noms et faits de leurs combattants de 1793.

    En attendant, voici deux lieux de massacres par les colonnes infernales à la Coudre et au Breuil-sous-Argenton.

     

    La Coudre et la croix du massacre...

     

    Cette croix édifiée le 9 septembre 1934 par le Souvenir Vendéen fera l'objet d'une ré-inauguration le 27 juin prochain lors d'une journée organisée par l'association.

    Elle est là pour rappeler qu'à une date inconnue (janvier 1794 ?), plusieurs paroissiens sortant de la messe dominicale furent massacrés par une colonne républicaine. Cette colonne alla ensuite, non loin de là, incendier le château de la Coindrie où ils tombèrent sur une vieille femme. Les soldats lui mirent les pieds sur des charbons ardents pour lui faire dire où étaient les propriétaires et où ils avaient caché leur argent.

     

    L'église de la Coudre

    Massacres à la Coudre et au Breuil-sous-Argenton....

     

    La croix du Massacre

     

    Massacres à la Coudre et au Breuil-sous-Argenton....

     

     

    Le Breuil-sous-Argenton...

     

    Les Moulins de Trobel, (il n'en reste plus qu'un de nos jours sur les deux que la colline comptait) ont vu se passer bien de tristes choses : deux frères Nicolas, furent tués non loin des moulins, dans un combat contre les soldats républicains (une soeur de ces deux hommes était quant à elle détenue à Bourges). Tout près d'ici, au carrefour des chemins du Breuil à Balin et du Breuil à Genneton se dresse une croix dite "Croix Chaigneau", du nom du prêtre qui l'avait faite édifier. Ici, fut massacrée une quantité importante de personnes des environs par la colonne infernale de Grignon. Le temps n'a pas conservé leur nombre exact. La croix fut érigée et bénite le 15 août 1880.

     

    Massacres à la Coudre et au Breuil-sous-Argenton....

     

    Massacres à la Coudre et au Breuil-sous-Argenton....

     

    L'un des moulins de Trobel, subsistant aujourd'hui

    Massacres à la Coudre et au Breuil-sous-Argenton....

     

    Dans la grande salle de la cure du Breuil, c'est une femme qui sera brûlée vive...

    L'église et la cure

    Massacres à la Coudre et au Breuil-sous-Argenton....

     

    On notera au passage que c'est non loin du bourg, aux Brissonnières que Grignon faisait son rapport à Turreau au soir du 18 mars et de la terrible déroute de ses troupes aux Oulleries .

     

    On trouve dans les registres de l'état civil du Breuil-sous-Argenton une curieuse affaire que nous livrons au lecteur :

     

    Le Breuil-sous-Argenton

    Etat-civil (1793-an X - Décès)

     

     

    "Sur l'extrait du procès-verbal dressé par l'officier de police du canton et commune d'Argenton-le-Peuple, en datte du dix huit nivôse l'an deuxième (mardi 7 janvier 1794, NDLR) de la république française qui constate que Pierre Renaudin, âgé de trente-six ans ou environ, marchand et demeurant en la commune de Cersais, a été trouvé baignant dans son sang sur les sept à huit heures du soir sur le chemin du Breuil à Argenton .../... par le citoyen Audebault (?), maréchal en cette commune, par le citoyen Gachet compagnon maréchal, par Pierre Masseau, bordier, et par le citoyen Galinau (?), journalier, tous de cette commune ; le dit officier de police assisté du citoyen Pivoy (?), officier de santé du chirurgien de la .../.../... à Argenton, et de la municipalité de la ditte commune, ont fait la visite du corps qui venoit d'être apporté chez le citoyen Coqueval au ... en la même commune du Breuil par les sus-nommés. Il s'est trouvé qu'une bale lui avoit entré par le frond et sorti pas le crâne et ont justifié que le dit Renaudin étoit mort. Et que l'on pouvait l'enterrer et ont signé le procès.

    Lequel procès-verbal nous a été remis le même jour.

    Nous dits officier public pour recevoir les actes de naissances, en cette commune, avons rédigé l'acte de décès dudit Pierre Renaudin, marchand en la commune de Cersais, natif en la commune de Saint-Clémentin, fils de défunt Antoine Renaudin, meunier, et de Marie-Anne Normandin, aussi de la commune de Saint-Clémentin ; lequel était époux de Perrine-Jullienne, demeurant au Colombier, commune de Cerisais. Ledit acte étant rédigé après l'inhumation du corps le dix-neuf nivôse en présence de sa femme et de la soeur de sa femme, d'Etienne Clémenceau tisserand et ci-devant sacristain en cette commune. Et des quatre témoins sus-nommés qui ont tous déclarer ne savoir signer. Et avons signé pour savoir et valoir ce que de raison.

     

    COQUEVAL"

     

     

    Massacres à la Coudre et au Breuil-sous-Argenton....

     

     

    Dans les registres paroissiaux, le seul Renaudin qui pourrait correspondre à notre assassiné est né de Jean Renaudin et de Françoise Renaudin...

    Massacres à la Coudre et au Breuil-sous-Argenton....

     

    RL

    Mai 2015

     

     D'autres informations ici.

     

     


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  • Quelques notes sur Payré-sur-Vendée...

     

    C'est une fois de plus que nous vous présentons une paroisse disparue. Plutôt que de faire un long texte, nous déposons ici une petite notice de l'abbé Duret, établie en 1931. Nous lui ajoutons quelques documents trouvés ça et là aux archives départementales de Vendée.

    Bonne lecture !

     

    RL

    Mai 2015

     

     

    PRIEURÉ ET PAROISSE DE PAYRÉ-SUR-VENDÉE

     

     

    Au XIe siècle, un seigneur de Vouvant fonda l'abbaye des Augustins de Nieul-sur-l'Autize, et le degré de prospérité que cette abbaye atteignit très rapidement lui permit de créer un certain nombre de prieurés aux environs, et c'est là que très probablement il faut aller chercher l'origine du Prieuré de Payré-sur-Vendée.

     

    L'emplacement choisi fut un domaine assis sur les rives de la Vendée, et à cheval sur une route très fréquentée, et dès la fin du XIIe siècle, nous y trouvons une chapelle, sous le vocable de Sainte Radegonde, mais ce n'est que plus tard, au 15e siècle seulement, que sous l'épiscopat de Messire Louis Rouhault, évêque de Maillezais et abbé de Bourgueil, que la paroisse de Payré, démembrée de celle de Saint-Hilaire de Foussais, aurait été constituée. Il est permis de penser que Dame Louise de Payré, dont le nom est nécessairement lié à l'histoire de Payré, ainsi que son mari le chevalier Péan Bouton de la Baugizière, ne furent pas étrangers à la création de la paroisse.

     

    Immédiatement, la chapelle primitive fut agrandie, et le choeur fut porté de 2 ou 3 travées en avant, et c'est alors que le vocable de Sainte Radegonde disparut pour être remplacé par celui de Notre-Dame ; cependant une chapelle latérale, située au nord, perpétua le culte de Sainte Radegonde, qui demeura la patronne populaire de Payré. Et pendant 300 ans, c'est l'obscurité la plus complète, rien dans les archives ne nous permet de lire dans une histoire qu'on aimerait cependant à connaître. Seul, un nom isolé apparaît : celui de frère Jean Guittard, qui le 4 février 1473, consent une transaction avec Messire Jean Bouton, seigneur de Payré, fils aîné et principal héritier de Louise de Payré. Et nous arrivons à l'année 1600, où nous voyons un Prieur du nom de Bouton, petit-fils de Louise de Payré, signer un acte, en faveur des seigneurs de la Baugizière et de la Riaillière, à qui il concède un banc familial dans l'église de Payré.

     

    Son successeur immédiat n'est pas connu, nous voyons seulement un prieur, dont le nom ne nous est pas donné, entretenir certaines relations de bon voisinage avec le capitaine huguenot Paul de Vendée.

    En 1666, apparaît le Frère Jean Payneau, qui fut l'un des plus ardents défenseurs du Prieuré, et c'est à cette époque que nous voyons les protestants de Payré revenir en masse à l'Eglise catholique, d'où ils étaient sortis, sous l'influence de quelques seigneurs, passés par politique au protestantisme. C'est ainsi que l'on compte, en l'espace de 20 ans, plus de 130 abjurations.

    Messire Pierre Aumond, prêtre séculier, lui succède, et devient prieur en 1687. Il meurt en 1700 et est inhumé dans le cimetière de la paroisse. Son testament porte un legs de 200 francs en faveur de l'Eglise. En 1692, un vicaire lui avait été donné dans la personne de frère Agron, surtout pour desservir une chapelle fondée par dame Catherine Bouhéreau, veuve de Messire Mathieu Brunet, seigneur de la Riaillière.

     

    A partir de l'année 1700, les Prieurs se succèdent sans interruption. Ce sont : Messires Louis Mangin des Chirons, religieux profès de Nieul et prieur de Payré de 1700 à 1705, et qui, retiré à Doix, y meurt en 1731,

    - Julien Bonaventure Mérand, prieur de 1706 à 1721,

    - Hyacinthe François du Temps, prêtre séculier et prieur de 1721 à 1778, et qui, au cours de son long prieural de 57 ans, eut à soutenir de longs procès en faveur de son Bénéfice, faisant pour cela 2 ou 3 fois le voyage de Paris.

    Vers la fin de sa vie, nous lui trouvons un vicaire du nom de J. François, qui desservit la paroisse pendant la vacance qui suivit sa mort.

    - François Tristant, prieur de 1778 à 1780. Zélé prédicateur, principal du collège de Fontenay, curé de Souil près de Maillezais, il devient prieur de Payré en 1778, et y meurt le 30 octobre 1780.

    - A. Favre, vicaire en l'île de Ré, nommé prieur à la mort du précédent, mais qui est immédiatement remplacé par M. Nicolas Gaudineau, curé de la Flotte. Il meurt à Fontenay le 4 septembre 1784 où il est inhumé.

     

    Messire Jacques Poupeau fut le successeur de M. Gaudineau. Natif de Fontaines et précédemment vicaire de Doix, puis prieur de Bourneau pendant 16 ans et demi, il arriva à Payré le 18 octobre 1784. Prêtre plein de zèle pour la gloire de Dieu et le salut des âmes, il forma le dessein, presque dès son arrivée, de donner une grande mission à sa paroisse. La dernière datait de 1685, donc de 100 ans. Il fit venir dans ce but, des Lazaristes de Fontenay-le-Comte : M. Chinault, supérieur ; M. Arriet ; M. Ablon ; M. Ancet et le frère Pélisson, soit 4 missionnaires et un Frère ; et le 7 mai 1786, la mission était ouverte, pour se terminer le 2 juin suivant. Les résultats en furent très heureux, et deux protestants renoncèrent même à leurs erreurs, et revinrent à la vraie foi. A cette occasion, deux croix furent plantées ; l'une au bout du Chemin Neuf, qui va de l'Aire du Prieuré joindre le chemin de la Vergne à Payré, au carrefour des cinq chemins. Ce chemin s'appelait alors Chemin Neuf, parce qu'on s'était donné beaucoup de peine pour le rendre viable. Cette réparation fut même en grande partie l'oeuvre de M. Poupeau, de même que la réparation d'un autre chemin qui allait de la Vergne et de Cheusse au bourg de Payré, et que l'on nommait le chemin infernal, en raison du mauvais état dans lequel il se trouvait. L'autre croix fut plantée sur le chemin qui va de l'Eglise à Payré, au carrefour de la Sourderie.

     

    M. Poupeau mérite bien des éloges pour le zèle qui le dévorait, pour la pompe qu'il apportait dans les cérémonies religieuses, pour la décoration de son église et pour son aptitude au travail, nous en avons la preuve dans ce fait qu'il fut choisit par ses confrères pour les représenter à l'assemblée générale du 16 mars 1789, à Poitiers, assemblée chargée de nommer 7 députés aux Etats Généraux. Parti de Payré, le 11 mars, il ne revint que le 4 avril suivant, veille des Rameaux, remplacé pendant son absence par le vicaire de Foussais. Travaillant beaucoup, il prenait peu de récréations, et on racontait même dans sa paroisse que lorsqu'il ne pouvait sortir dans la campagne, il se récréait avec un exercice un peu singulier ; il pointait avec un fleuret sans bouton une balle de plomb suspendue au plafond de son salon par un fil.

     

    Expulsé de sa cure le 7 juillet 1791, il se retira à Béziers, en Languedoc. Mais hélas ! malgré sa foi ardente, M. Poupeau eut la faiblesse d'abandonner l'Eglise, en faisant le serment de fidélité à la constitution civile du Clergé, mais de même que St-Pierre pleura amèrement son reniement, M. Poupeau eut lui aussi le courage de rétracter son serment et il mourut catholique. Pendant la triste période révolutionnaire, Payré eut des curés assermentés, et parmi eux, il faut noter M. Clément, précédemment vicaire de Chaillé-les-Marais, qui arrive à Payré le 11 juillet 1791, et le quitte en 1792 pour la cure du Langon, puis M. Nicolas Bichon, curé constitutionnel de Foussais, et enfin M. Denieau, que nous voyons à Payré en août 1792, et qui le quitte en novembre 1793. Et ce fut la fin de cette chère paroisse, qui pendant des centaines d'années avait eu ses heures de gloire et de célébrité, car dès la fin de 1793, le culte était supprimé, et en 1794, le Prieuré était vendu par la Nation.

    En 1804, enfin, Payré était annexé à la paroisse de Foussais. Fasse le ciel qu'un jour prochain une chapelle, rappelant le passé, vienne aussi rappeler des jours lointains en faisant revivre une histoire glorieuse entre toutes, que les chers habitants de Payré n'ont pas le droit d'oublier.

    En attendant ce jour, le magnifique calvaire du Four à chaux, et ceux de la Socelière et des Roulières, édifiés ces dernières années, au milieu de fêtes inoubliables, sont là pour attester que ce désir est le désir de tous.

    Puissent-ils être sans cesse une prédication vivante, et un mémorial de cette antique paroisse de Notre-Dame de Payré, aujourd'hui disparue, mais non oubliée.

     

    G. DURET

    Curé de Foussais et Payré

    Bulletin paroissial de Foussais - 1931

     

     

    Dans le registre clandestin de la Pommeraie-sur-Sèvre pour mai 1794-1795, on retrouve le curé Poupeau :

     

    "POUPEAU, prêtre prieur curé de Notre-Dame de Payré, expulsé et banni de sa cure par les loys de l'assemblée Nationale & Poupeau prêtre actuellement desservant la paroisse de la Pommeraye en l'absence de M. Coulon, pasteur légitime de cette paroisse qui est passé en Espagne pour la cause de la persécution survenue contre l'église gallicane."

     

    Quelques notes sur Payré-sur-Vendée....

     

     Le prieuré de Payré et son cimetière sur le cadastre de 1811.

     

    Quelques notes sur Payré-sur-Vendée....

     

    Au second plan, l'église, munie d'un portail en tôle :

     

    Quelques notes sur Payré-sur-Vendée....

     

    On trouve aux AD85 (en cote 1J1989) trois lettres de dénonciations contre un certain Caillet qui après avoir servi la patrie, serait passé chez les Brigands. Deux de ces missives sont signées du curé constitutionnel de Foussais, Bichon et d'un certain Bouhier de Payré-sur-Vendée.

     

    Quelques notes sur Payré-sur-Vendée....

     

    Quelques notes sur Payré-sur-Vendée....

     

    L'arbre de la liberté planté dans le bourg de Payré par les pro-révolutionnaires en 1794. Il s'agit d'un platane devenu énorme...

     

    Quelques notes sur Payré-sur-Vendée....

     

     


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  • Encore un moulin de Chasserat...

     

    Nous extrayons cette petite notice du bulletin de la Société d'Emulation de la Vendée qui nous a paru aussi intéressante qu'amusante.

     RL

    Mai 2015

     

    CHAVAGNES-EN-PAILLERS

     

    L'ULIÈRE

     

     

    Cette propriété, située près le bourg de Chavagnes, était, d'après les notes de M. Dugast-Matifeux prises sur les titres du chartrier de Thouars, un fief relevant du château de Montaigu à foy et hommage lige et à rachat.

    Le nom primitif était Eolière, d'où l'on a fait Eoulère, Houlière, Huilière, Eulière et enfin Ulière, nom actuel. Dans l'acte de vente de la maison de la confrérie de l'Assomption de la paroisse de Chavagnes, en date du 25 janvier 1470, tiré des archives de la Rabatelière, on nomme Jules Eol, l'aîné, seigneur de l'Eoulère. J'ai une très-vieille copie d'un acte du 6 novembre 1564, par lequel Jehan Eoul, escuyer, seigneur de l'Huilière, la Prilliaire et la Bleure, demeurant à l'Huilière, paroisse de Chavagnes vendit à réméré la métairie de la Prilliaire. Ce réméré fut exercé le 25 août 1567. Aux archives de la Rabatelière, on trouve dame Jeanne Eole, dame de la Daudinière, femme, puis veuve de Nicolas Prévost, seigneur du Retail, qui, en 1458, puis en 1506, rend à la Martellière aveu pour le fief des Châtaigners près la Prévoisière, en la paroisse de Chavagnes. Au chartrier de Thouars, on trouve un aveu de la Babinière en Saint-Georges, rendu par Etienne Eoul, le 1er août 1435. Je ne trouve aucun autre nom de la famille Eoul passé le 25 août 1567 ; elle s'éteignit sans doute vers cette époque.

     

    L'Ulière passa ensuite à la famille DARROT, soit par héritage, soit par acquêt ; en 1603, elle appartenait à Gilbert Darrot, escuyer, époux de Céleste Bruneau, fils puîné de Gabriel Darrot, seigneur de la Fromentinière. Il fut tué, le 15 mai 1605 ou 1607, par Marboeuf, seigneur de la Saminière. Il se trouvait à la Fromentinière, chez son neveu, Gabriel Darrot ; la Saminière est à environ deux kilomètres de la Fromentinière, toutes deux en la commune de la Flocellière.

     

    La famille Darrot a possédé l'Ulière jusqu'à son extinction, à la mort de Charles-Séraphin Darrot, arrivée après 1760. Celui-ci avait épousé en premier mariage Françoise-Brigitte Charbonneau, et en second Marie-Catherine-Agathe de Hillerin, par contrat de Graffard et Allard, notaires aux Herbiers, le 31 juin 1660. On cite encore des traits d'ivrognerie du dernier, ou d'un des derniers Darrot ; souvent il allait boire et s'enivrer dans les cabarets du bourg de Chavagnes. Or, un certain soir qu'il était attardé dans le bourg, sa femme, craignant qu'au retour il ne tombât dans l'étang sur la chaussée duquel il lui fallait passer pour retourner à l'Ulière, envoya au-devant de lui un domestique, avec une grande recommandation de lui donner le bras en passant sur la chaussée, et de se mettre à sa gauche pour l'empêcher de tomber dans l'eau ; mais Darrot fit tellement boire le domestique qu'il le rendit aussi ivre que lui, et ce dernier, ayant toujours à l'esprit la recommandation de sa maîtresse, ne cessait de répéter à M. Darrot : "Mon bon maître, ne tombez pas dans l'étang !" et le poussant toujours du côté opposé à l'eau, il fit si bien que tous deux dégringolèrent dans la prairie qui était au-dessous de la chaussée de l'étang.

     

    Autrefois, le moulin de Chasserat, près l'Ulière, et le petit pré y joignant dépendaient de l'Ulière ; voici, dit-on, comment ils en ont été détachés. Un soir que M. Darrot avait bu, à l'Ulière, avec plusieurs de ses amis, il allait les reconduire jusque par delà le bourg quand, passant au pignon de la maison qui fait face à l'entrée actuelle du couvent, il appela celui qui demeurait en cette maison. Ce dernier ayant ouvert sa fenêtre reçut, les uns disent de M. Darrot, d'autres d'un de ses compagnons de ribotte, un coup de pistolet qui lui cassa un bras, et ce fut pour étouffer cette affaire que M. Darrot fut obligé de céder au blessé le moulin de Chasserat, avec son petit pré et le chemin qui conduit de ce moulin au bourg ; c'est par suite de cette transaction que les arbres qui sont sur le bord de la rivière, le long de ce passage, appartiennent aux propriétaires du moulin et du pré, et ne dépendent pas du bois.

     

    Après l'extinction de la famille Darrot, l'Ulière et ses dépendances (la Prilliaire, la Maison-Neuve, le Chiron et les deux métairies de la Bleure) passèrent, en vertu d'un jugement, à la famille Guerry de Beauregard ...

     

    C. GOURRAUD, notaire honoraire

    Extrait : Société d'émulation de la Vendée - 1876 - AD85

     

    M. Charles-Isaïe-Constant Gourraud, né à Chavagnes le 3 novembre 1797, est décédé à Nantes le 3 mai 1876

     

    Le moulin de Chasserat sur le cadastre de 1838...

    Encore un moulin de Chasserat !

     

    ... Et sur une carte postale ancienne :

    Encore un moulin de Chasserat !

     

    Le château de l'Ulière :

    Encore un moulin de Chasserat !

     

     


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