• 1832, suite....

    1832, état d'esprit du Vendéen et légitimité

     

     

          

     1832, suite.... 1793-1796, 1799, 1815, 1832... Cette longue période de guerre civile « a engendré toutes espèces de crimes et d'horreurs. Quand les passions humaines sont déchaînées, elles transforment les hommes en véritables sauvages ; ce qui faisait dire à un officier républicain employé dans les armées de l'Ouest :

     

      « J'ai lu tous les livres où les horreurs de la République sont racontées : eh bien ! Je vous le déclare, tout ce qu'on a écrit n'est rien. J'en ai vu, moi seul, cent fois plus. »

     

      C'est dire que les atrocités commises en Vendée dépassent l'imagination.

     

      « En juin 1832, Athanase de Charette* ex-colonel de cuirassiers et ex-pair de France, était jeune encore, et plein des idées chevaleresques de sa race, il brûlait de se rendre digne du nom qu'avait immortalisé son oncle et que son frère Ludovic avait si dignement soutenu en 1815.

     

    *Il était fils de Charette aîné, frère du général, et par conséquent neveu du héros vendéen. Il naquit à Nantes le 14 janvier 1796. Il fut tenu sur les fonts du baptême par le comte d'Artois, depuis Charles X. Il fut placé avec son frère Louis, tué en 1815, dans les gardes du Roi en 1814 (Pascallet, p.25).

     

      Energique et tenace dans ses idées, il était profondément dévoué à la duchesse de Berry et à son fils. Pour enflammer d'ardeur les officiers vendéens, il leur annonça que madame allait se rendre en Vendée et marcher à leur tête. Cette communication ne permit plus, même aux plus pusillanimes, de faire la moindre objection, leur honneur était en jeu, ils ne voulurent pas y faire défaut, malgré l'insuccès qu'ils prévoyaient.

     

      En effet, beaucoup étaient convaincus que le soulèvement de la Vendée, dans les circonstances actuelles, était inopportun et n'amènerait que des catastrophes. La Vendée n'avait plus la foi politique et l'élan d'autrefois. Un grand nombre de fils et des petits-fils des vétérans de l'ancienne guerre n'étaient plus dans les sentiments de leurs vieux pères. Egarés par la propagande révolutionnaire et découragés par l'ingratitude de la Restauration, ils avaient embrassé le parti de la Révolution. Ceux qui étaient restés franchement Royalistes se demandaient même, avant d'agir, si tous les moyens d'action avaient bien été sérieusement ordonnés. Les prêtres, quoique sympathiques à un soulèvement bien préparé et ayant des chances de succès, n'y donnaient leur adhésion, pour la plupart, que discrètement. Beaucoup manifestaient même de vives craintes sur le résultat définitif. Pour entraîner ceux qui paraissaient hésiter, on fit circuler le bruit que le Midi, le Maine et la Bretagne allaient se soulever en masse, que vingt deux régiments de ligne étaient gagnés à la cause royaliste, que les cours étrangères favoriseraient activement une levée de boucliers et qu'elles allaient déclarer la guerre à l'usurpateur. Ces communications confidentielles données avec un ton de conviction profonde finirent par faire disparaître les inquiétudes chez un grand nombre. »

     

      Nous connaissons la suite, ce fut un échec cuisant. Le gouvernement de Louis Philippe usa d'une certaine clémence envers la duchesse de Berry, mais il reporta toute sa rigueur envers ceux qui avait secondé les projets de l'exilée. Les têtes des chefs légitimistes furent mises à prix.

      Pour terminer et aiguiser votre curiosité, il semblerait intéressant de revenir sur la mission confiée par le roi Charles X à Monsieur de la Rochejaquelein, en juillet 1830.

      En effet, « Retiré au château de Rambouillet, un roi de France attend avec anxiété les nouvelles de Paris : la Monarchie vacille, les combattants s'avancent, le sang va couler.

      Le Roi, cependant à 12000 soldats fidèles qui peuvent vaincre ces parisiens révoltés, mais Charles X (nous sommes en juillet 1830) Charles X hésite, n'ordonne rien, ne répond pas aux demandes : le Roi attend.

      Il a envoyé un officier, Monsieur de la Rochejaquelein, à Gallardon, près de Chartres ; celui-ci doit consulter un paysan, Martin. De sa réponse dépend le sort de la France. La Rochejaquelein revient à Rambouillet dans la nuit.

      Martin a répondu : « Charles X ne régnera plus – il doit sortir de France au plus vite – il mourra à l'étranger ainsi que son fils Angoulême – ils ne reverront jamais la France – le petit-fils du Roi ne sera pas roi. » – Charles X écoute le message ; il se résigne tristement et il signe son abdication ainsi que son fils Angoulême. Et puis, tous deux partent pour l'exil...

      Qui est donc ce Martin, ce paysan, qui a prédit l'avenir de la famille royale, convaincu le Roi et changé ainsi le sort de la France ? 

      Dieu avait donc d'autres projets pour notre Pays, les jeux étaient faits, 1832 fut la suite de l'événement de 1830...

     

     

     

    Sources: Histoire de la Guerre de la Vendée – Abbé Deniau, Tome VI, pages 92,547,548. - Martin, le Paysan visionnaire du village de Gallardon, page 1 Préambule, de Noëlle Destremau.- Photo de l'auteur, Saint-Florent-le-Vieil, la colonne de la duchesse d'Angoulême..

                                                        

     

    Xavier Paquereau pour Chemins Secrets 

     

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