• 1792, vu depuis le Maine-et-Loire (3° partie)....

     

    1792, vu depuis le Maine-et-Loire (3° partie)…

     

    Suite du dépouillement de la liasse F7 3682/1-11 des Archives Nationales. Le lecteur saura remettre les pièces dans leur ordre chronologique.

    RL

    Novembre 2017

     

    21 août 6 heures du soir

    Extrait du registre des délibération du conseil permanent du district de Chatillon au département des Deux-Sèvres.

    Séance du 21 août six heures du soir mil sept cent quatre vingt douze l’an 4° de la liberté à laquelle ont assisté huit membres. Le substitut du procureur sindic présent il a été donne lecture d’une lettre de M. Deschamp medécin à Moncoutant adressée à M. le procureur sindic qui le prévient qu’un rassemblement de dix milles hommes est à Moncoutant qui doit se porter de suite à la foir de Châtillon pour incendier le district, un réquisitoire de la municipalité de Bressuire confirme ces bruits. Le conseil persuadé qu’il y a un peu d’exagération dans le nombre des hommes atroupés, mais suffisament instruit de l’existance de cet atroupement, des maux qu’il a déjà occasionné et des intentions perfides de ceux qui en sont les chefs, persuadé également qu’il ne peut trop se hâter d’en arrêter les funestes effets.

    A arrêté sur ce oui le substitut du procureur sindic que MM. Berra et Ferchau se transporteront à l’instant à Cholet et qu’ils se retireront par devers le conseil du district et de la municipalité pour les prier au nom de la fraternité qui les unit de leur donner toute la force publique dont ils pouront disposer.

    Pour copie

    Barbot

    Secrétaire général.

     

    ***

     

    Copie d’une lettre de M. le procureur Sindic du district de cholet à MM. les administrateurs et procureur général sindic du département de Maine et Loire

    Le 22 août 1792

    Messieurs

    Il est dix heures du matin, deux nouveaux députés de Chatillon arrivent. Les révoltés sont dans Châtillon, nous ne pouvons vous rendre compte de ce qui si est passé, nous y avons fait marcher soixante hommes tant d’ici que de la Tessoualle. Nous envoyons a cet instant un second détachement de 25 hommes. Nous avons requis les gardes nationalles de Vezins, de Chemillé et des Gardes. Nous avons écrit à Saumur pour demander à M. de Clapier qui commande le onzième régiment un secours de 30 maitres, quant à nous nous maintenons sur nos gardes mais nous vous demandons avec la plus vive instance un ordre a M. Le commandant du onzième régiment de cavalerie pour qu’il nous envoye sur le champ les 30 maitres que nous lui demandons. Je ne crois pas que ces révoltés nous attaquent, à moins qu’ils n’ayent des intelligences dans notre voisinage. Quoiqu’il en soit, je crois pouvoir vous assurer que l’on se battra bien à cholet. La volonte me paroit y être et le zèle de MM. les officiers municipaux et de M le commandant est au dessus d’éloge, je vous informerai de deux heures en deux heures.

    Pour copie

    Barbot

    Secrétaire général.

     

    ***

     

     

    Copie d’une lettre de M. le P. sindic du district de Chollet à MM. les administrateurs et procureur général sindic du département de Maine & Loire

    Le 22 août 1792

    9 heures du soir

    Messieurs

    Je reçois à l’instant une lettre de M. Boissard, je me suis trop hâté de vous donner des nouvelles satisfaisantes. L’insurrection n’est point terminée. Il paroit qu’il s’en faut. Nos gardes nationales remplies de valeur ont poursuivi les insurgents, il leur ont fait teste. Le brave Boissard me paroit avoir montré autant de talent que de courage il a saisi avec beaucoup d’intelligence le moment de faire une charge de cavalerie ; mais dans ce pays coupé de hayes et de fossés une pareille charge ne peut avoir qu’un effet momentanné, les révoltés se sont retranchés dans une métairie. Un très brave jeune homme de Chollet a été chargé de l’attaquer. Il l’a fait avec le courage d’un valeureux jeune homme ; mais il a succombé et a été grièvement blessé ainsi que deux de nos concitoyens, l’un de nos gendarmes a été tué (1). Notre détachement a fait 30 prisonniers, il en a été tué une dizaine. Il s’est retiré à Chatillon, j’avance un second détachement à l’appuy des précédants. L’on nous menace d’un rassemblement qui se porte de nouveau sur Chatillon, nous soutiendrons ce poste. Nous avons reçu environ 50 gardes nationaux de Vezins. Nous allons les employer, il faut veiller nos campagnes parce qu’il peut y exister quelqu’intelligence avec ces coquins. Je compte qu’il est impossible que cette ville coure aucun risque ; mais MM. je repette qu’il nous faut 30 cavaliers du onzième régiment nous ne vous demandons rien au dela si ce n’est que ses munitions et quelques armes. Je finis en vous exposant que le malheureux Juget gendarme tué laisse une femme et des enfants qui méritent les marques de la bienfaisance de la nation.

    Signé Beauveau P. Sindic

    Pour copie

    Barbot

    Secrétaire général

     

    Note :

    (1)  On sait que ce gendarme sera tué à Rorthais par un dénommé Vrignault, métayer à la Ronde.

     

     

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